Les scénarios d’une reprise du trafic passagers entre Corse et continent @CorseMatin

L’aéroport de Bastia-Poretta attend le retour des passagers.
CHRISTIAN BUFFA
Sans la reprise du trafic passager entre la Corse et le continent, difficile d’envisager la saison pour les professionnels du tourisme. Une question épineuse où les autorités doivent jongler entre sécurité sanitaire et préservation d’une activité économique qui pèse près de 30 % du PIB de l’île. Selon nos informations, en attendant une décision officielle, les différents acteurs économiques penchent sur plusieurs scénarios de reprise. Parmi les principaux concernés, les compagnies aériennes lowcost, Easy Jet et Volotea travaillent sur trois hypothèses.
La plus pessimiste se base sur une faible mobilité et des conditions peu favorables aux déplacements même après la sortie du confinement. Ce qui correspond à 30 % de voyageurs en moins par rapport à la saison dernière. Une option de reprise normale axée sur une faible circulation du virus permet de tomber à 10 % de passagers en moins. Enfin, certains ont même une vision optimiste qui conduit à une fréquentation supérieure de 10 % à l’année dernière. Un scénario qui prévoit un repli des vacanciers, réticents à se rendre à l’étranger, vers la destination Corse.
De quoi envisager entre 50 et 60 lignes sur l’été. Dans tous les cas de figure, personne ne sait à quel moment une reprise de l’activité pourra être envisagée. Même si les prévisions des professionnels tournent autour de la mi-juin. La Corse devrait être aussi absente du réseau international aérien cette saison. Mais cela ne veut pas dire que les avions de l’île vont tourner à vide pendant l’été :
« Maintenant c’est sûr que si on reste sur une hypothèse de green pass avec blocage à l’entrée du territoire, nous aurons zéro passager dans l’île, caricature une source proche du dossier. Les compagnies low cost ne veulent pas non plus d’une mesure qui consiste à leur imposer de ne pas vendre la rangée du milieu. Si on invente des règles spécifiques à la Corse, le modèle économique ne marchera pas. Il n’y a pas que la Corse qui a le monopole de la préservation de la santé de ses ressortissants. » Une référence au rapport voté à l’assemblée de Corse par les nationalistes qui préconise d’étendre ce dispositif, en vigueur dans les avions Air Corsica, à toutes les compagnies.

La frilosité des voyageurs

Même si cette absence de la rangée centrale pèse aussi sur les comptes de l’opérateur régional : « Cette mesure transitoire a été décidée à une époque où il y avait une pénurie de masques,explique Luc Bereni, président du directoire d’Air Corsica. On ne disposait pas de tous les outils que nous avons maintenant. La réduction du nombre de clients à bord ne peut pas être tenable dans la durée. Le nombre de passagers devra augmenter. C’est valable pour toutes les compagnies. Je rappelle aussi que l’air des cabines des avions est renouvelé toutes les trois minutes. C’est beaucoup plus fluide que dans n’importe quel autre espace. » Au jeu des scénarios, Air Corsica se veut plus binaire : « Dans le pire, il y a le maintien d’un service minimum comme c’est le cas actuellement. Au mieux, nous pouvons retourner à une programmation d’été intégrale comme diffusé dans nos systèmes de distribution. À ce stade, il n’y a aucune décision de réduction d’offres pour l’été. Avec un préavis de quelques jours, nous pouvons partir d’un niveau de production qui est historiquement le plus bas de la compagnie à un programme normal. » Même interrogations du côté du volet maritime. Selon nos informations, Corsica Ferries et Moby, les deux plus gros pourvoyeurs de passagers souhaiteraient la levée de la limitation du nombre de voyageurs à bord des navires, actuellement bloquée à 100 personnes. Si les opérateurs maritimes sont prêts à des sacrifices, ils veulent définir des limites qui soient proportionnelles aux mesures de gestion du risque à bord. En marge de ces discussions, le temps s’écoule et les transporteurs aériens et maritimes peuvent déjà compter les points. Selon nos informations, la Corse accuse un retrait de 60 % des réservations pour la saison estivale contre une moyenne de 35 % au niveau national. Dans le même temps, la Commission européenne propose un retour « graduel et coordonné » à la liberté de mouvement mais sans calendrier. Une réouverture des frontières soumise aux accords entre pays qui pourraient changer aussi la donne en Corse…
ANTOINE GIANNINI

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