Avec un nombre de touristes croissant chaque année, la commune a décidé d’écouter ses habitants à travers des débats et des ateliers participatifs autour du tourisme durable, ce mercredi, à la médiathèque Jean-Paul de Rocca-Serra
La troisième édition des ateliers du tourisme durable s’est déroulée mercredi, dans la Cité du sel. Son fil conducteur : un tourisme responsable. Et une question : « Le tourisme à l’heure du choix : rupture ou transition ? ».
« Pour l’instant, nous subissons la demande et pour répondre à cela, il faut structurer l’o!re », confie Dumenica Verdoni, adjointe à la culture. « Tout l’enjeu de cette journée réside dans la nécessité de faire évoluer le tourisme. Il faut s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation. Cette journée, c’est aussi savoir se réapproprier notre territoire en guidant le visiteur », ajoute Laurence Giraschi, directrice générale des services et de la communauté de communes du Sud-Corse.
Le défi de la saisonnalité et du transport
« Il faut bien vivre cette saison qui s’étale de plus en plus d’avril à novembre. Il y a bien sûr des produits à développer sur l’hiver mais cela n’exclut pas la saison d’été. Le véritable enjeu reste l’acceptabilité et guider le visiteur à travers son parcours touristique qui n’est plus seulement balnéaire mais patrimonial », relate Marie-Pierre Papi, directrice de l’offce municipal du tourisme de Porto-Vecchio.
Mercredi, au centre des activités, des échanges et des comparaisons entre les expériences locales et externes. « La Guadeloupe est sur certains points similaire à la Corse. Le transport est certes coûteux mais étrangement moins cher que chez nous : le coût du séjour complet était moins cher qu’en Corse.
Pour la période de la Toussaint, l’aéroport de Figari affichait son vol journalier complet, c’est tout à fait inadapté aux besoins de la région. Ce 1 janvier 2024, il y aura un changement prévu par la délégation du service public avec deux allers-retours par jour », illustre le député Paul-André Colombani.
« Plus que la surfréquentation dont nous sommes loin, c’est la gestion des pics dont il faut s’occuper, complète le président de la communauté de communes Jean-Christophe Angelini, Il y a un certain nombre de limites, dont les transports.
Porto-Vecchio a un développement qui n’est pas intégré dans les bons termes par ceux qui organisent les mobilités et l’o!re de transport sur la microrégion. C’est même assez catastrophique. Cela est visible en termes de tarifs, fréquences, diversités… Il faut donc densifier le périmètre du service public sur la DSP et annualiser le trafic des compagnies low cost auxquelles on reproche de venir écrémer le trafic en période de pointe, sans pour autant offrir des perspectives. »
Porto-Vecchio a un développement qui n’est pas intégré dans les bons termes par ceux qui organisent les mobilités et l’offre de transport
Étaler la saison pour un tourisme moins dense
Afin d’étaler au mieux la saison touristique, les solutions se sont portées vers une offre plus diversifiée, touchant notamment les activités pastorales et savoirfaire locaux, pour déconstruire le cliché d’une ville uniquement balnéaire. « Il y a un marché intéressant sur le tourisme intra corse. Il faut pouvoir proposer aux Ajacciens et Bastiais par exemple de venir passer un week-end à la campagne à Porto-Vecchio ! », argumente Dominique Marcellesi, agriculteur.
Dans le cadre de ces ateliers, les Porto-Vecchiais se sont finalement réunis autour d’une expérience professionnelle et humaine. Ces journées de débats créés il y a trois ans, seront reconduites l’année prochaine.