Retrouvez tous les articles de notre dossier :
1. Tourisme : en Corse, hôtels et restaurants cherchent vacanciers désespérément
2. Porto-Vecchio : une fréquentation touristique en dent de scie
3. Fréquentation touristique en Balagne : sentiment mitigé des socioprofessionnels
À Porto-Vecchio, on note une fréquentation en baisse de manière générale, assortie d’un pouvoir d’achat amoindri. Sans s’alarmer outre mesure, les socioprofessionnels s’interrogent sur les raisons de cette désaffection et veulent se remettre en question
“Certains s’en sortent très bien. Pour d’autres, c’est plus mitigé.” Cette responsable commerciale dans l’hôtellerie de luxe connaît bien le marché touristique porto-vecchiais. Sans être alarmiste, elle note “un recul du pouvoir d’achat qui se voit particulièrement dans les commerces et les restaurants. Le monde est arrivé, mais la consommation ne suit pas, sauf pour les établissements qui ont conservé un rapport qualité-prix intéressant, et dont le sens de l’accueil et du service sont développés.”
Isabelle, patronne d’une résidence hôtelière, vit un été “normal depuis début juin”.
“Le début de saison a été plus compliqué, mais pour la période de plein été, je ne peux pas me plaindre, assure-t-elle. En revanche, pour avoir discuté avec mes confrères, certains ont des disponibilités en août, ce qui est rare dans la région.” Ce qui joue en sa faveur, selon elle ? “Une tarification abordable. C’est ce qui fait la différence sur des produits équivalents.”
Certains négocient les tarifs, d’autres arrivent via la Sardaigne
Anaïs Tubiana, propriétaire d’un hôtel récent dans le cœur historique de Porto-Vecchio, explique, elle, avoir “fait des efforts sur les tarifs, comme d’autres collègues, notamment pour contrebalancer des tarifs aériens parfois difficilement croyables, en particulier avec Paris. C’était le cas en avant saison, et ça l’est encore en ce moment.”
Pourtant, le taux de remplissage de son établissement 4 étoiles n’a atteint que 65 % en juillet, à peine mieux qu’en juin. “Pour le moment, on est à 50 % de réservations pour août. On sait que ça va se remplir en dernière minute, septembre aussi, mais c’est une incertitude qui ajoute un stress et qui pèse sur l’organisation des équipes”, estime la jeune femme, qui a vu aussi certains clients négocier les tarifs ou arriver par la Sardaigne, “car plus abordable et facile d’accès selon les pays d’origine”.
Les prix de l’aérien pointés du doigt
L’aérien, tout le monde en parle. “À Figari, les tarifs sont plus élevés qu’ailleurs, et il y a une baisse du nombre de sièges. Cela a forcément des conséquences”, remarque Santina Ferracci, socioprofessionnelle et élue au tourisme à Porto-Vecchio, qui voit aussi les visiteurs s’appuyer sur la para-hôtellerie, les locations entre particuliers pour les voitures ou des prestations à domicile, “ce qui se ressent dans les commerces et restaurants”.
Après un début de saison prometteur, elle note une fréquentation moyenne. “Un indicateur ne trompe pas : on a 300 tonnes de déchets en moins en juin. On n’a pas encore les chiffres de juillet, mais on voit qu’il y a une baisse de fréquentation, certainement aussi sous l’effet conjugué des JO et de l’instabilité politique nationale.”