Retrouvez tous les articles de notre dossier :
1. Tourisme : en Corse, hôtels et restaurants cherchent vacanciers désespérément
2. Porto-Vecchio : une fréquentation touristique en dent de scie
3. Fréquentation touristique en Balagne : sentiment mitigé des socioprofessionnels
À Calvi comme à L’Île-Rousse, la tendance est plutôt à la baisse de la fréquentation même si certains professionnels enregistrent des chiffres équivalents à ceux de l’an dernier.
” Tout le monde ressent la baisse de fréquentation dans la restauration, assure Angela d’Oriano, patronne du restaurant A Siesta, sur la plage de L’Île-Rousse. Notre établissement existe depuis 35 ans mais cette année, on sent que c’est différent, il y a une baisse assez importante.
“Le pic de la saison, c’est uniquement le mois d’août”
À L’Île-Rousse, nous avons bien travaillé en mai, grâce à différentes manifestations culturelles et sportives. En juin, ce n’était pas ça, à cause du temps gris et de l’absence de chaleur. En juillet, il y a eu du beau temps, mais pas trop de monde. Depuis plusieurs années, le pic de la saison, c’est uniquement le mois d’août. Avant c’étaient deux vrais mois. On compte beaucoup sur l’arrière-saison. Depuis quelques années, septembre et octobre sont de bons mois. Le climat est plus propice, on a un bel été indien, alors que le printemps n’est pas super. D’autre part, on se doit de souligner l’importance de la clientèle locale. Nous bénéficions d’un tourisme intérieur important tout au long de notre période d’ouverture.”
La cheffe d’entreprise explique cette situation par la concurrence d’autres pays : ” Il y a beaucoup d’autres destinations qui ont un bel environnement, un beau cadre, de belles prestations et qui sont plus compétitifs sur les tarifs. En France, le coût du travail est exorbitant et tous les professionnels sont forcés de le répercuter. On paie trop de charges et de taxes. “
“Les habitudes des voyageurs ont beaucoup évolué, notamment après les années covid”
À l’hôtel l’Abbaye de Calvi, le taux de remplissage du mois d’août n’atteint pas les 90 %. ” La fréquentation se maintient par rapport aux années précédentes, estime David Calassa, le directeur de l’hôtel. Il y a eu un fléchissement sur le mois d’ouverture, en avril, mais pas de grande différence avec l’année 2023.
Les habitudes des voyageurs ont beaucoup évolué, notamment après les années covid. Les séjours sont plus courts, les réservations en dernières minutes de plus en plus fréquentes. Pour nous, hôteliers, il faut sans cesse se réinventer, apporter de nouveaux services. La concurrence est encore plus importante, ne serait-ce que les locations Air BnB. Il y a de l’offre de villas de standing qui fait concurrence à notre établissement. On maintient le taux de remplissage, mais c’est un travail de longue haleine.”