Ce parcours lancé en 2019 par l’Agence du Tourisme de la Corse propose de traverser l’île à travers 600 km de tracé dont 10.000 mètres de dénivelé. Le tout à effectuer en 12 étapes sublimes, sur les routes de l’intérieur.
Les randonneurs ont le GR 20, les cyclistes ont désormais la GT 20 pour découvrir la Corse sous un angle inédit tout en transpirant. Ce nouvel itinéraire touristique, lancé depuis 2019 par l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC) propose environ 600 kilomètres de tracé du nord au sud de l’île à travers les routes de l’intérieur en traversant les villages. Si le programme se veut contemplatif, il faut tout de même compter 10.000 mètres de dénivelé et un point culminant à près de 1500 mètres d’altitude.
Accessible à tous, la GT 20 peut également se faire avec un vélo à assistance électrique, étalé en douze étapes pour une moyenne de 50 kilomètres par étapes. Soit un rythme acceptable pour profiter des paysages de l’île montagneuse : «Nous vendons ce format comme du slow tourisme, assure Olivier Leonetti, chargé de la GT20 pour l’ATC. Même s’il ne faut pas négliger la longueur, cet itinéraire s’adresse à tous les types de cyclistes. Un cycliste confirmé peut toutefois doubler les étapes et boucler le tout en six jours. Avec un vélo électrique, on peut finir en huit ou dix étapes. Il y a aussi possibilité de faire des variantes, en stoppant à la fin de la partie nord ou l’inverse.»
Une variante beaucoup plus sportive organisée par le club de vélos CESR20 connaît aussi un succès certain depuis trois ans : «L’itinéraire touristique profite aussi de la lumière de l’épreuve sportive organisée en parallèle, constate Jean-Marc Angelotti, organisateur de L’épreuve cyclosportive. Elle n’est pas accessible à tout le monde et doit être terminée en cinq jours. Plus de 220 participants sont attendus, cette année, en provenance de France, de Suisse ou d’Italie pour ce parcours exigeant.»
De Bastia jusqu’à Bonifacio
Plus tranquille, le parcours tout public démarre de Bastia, avant de parcourir la Corse de l’intérieur en passant par le golfe de Porto, le col de Veghju, Corte et les centaines de villages sur le tracé, puis une descente sur Porto-Vecchio et Bonifacio.
La première étape donne la possibilité de franchir le col de Teghjime et découvrir le village viticole de Patrimonio avant de redescendre sur Saint Florent et son splendide golfe. La Balagne offre ensuite son plus beau panorama, lors de la traversée du désert des Agriates, puis le passage par Île Rousse, Calvi et les villages alentour. La troisième étape rejoint Galeria, village niché à l’embouchure de la vallée du Fango qui acte la limite entre la Balagne et le golfe de Porto.
Le lendemain, après avoir franchi le col de Palmarella, l’exceptionnel panorama de Girolata et de Scandola dévoile ses charmes. Une étape sublimée par l’arrivée sur Porto et son golfe mondialement connu. À partir de là, le visiteur avance vers l’intérieur de l’île direction le col de Verghju, plus haut col routier de Corse et point culminant du GT20 à 1.478 mètres d’altitude. S’en suit, une descente vers la cité universitaire cortenaise, par le défilé de la Scala di Santa Regina. Depuis Corte, il est possible de s’immerger dans la vallée de la Restonica, ses gorges et ses lacs de Melu et Capitellu avant de gagner le village de Venaco.
Il y a eu la volonté de mettre en place un itinéraire emblématique au même titre que le GR20 (…) C’est une démarche participative où nous avons associé les offices de tourisme, intercommunalités et clubs de vélos.Olivier Leonetti, chargé de la GT20 pour l’ATC
Le programme final passe par Ghisoni, Zicavo et Zonza avant de conclure l’aventure à Porto-Vecchio dans l’extrême-sud de la Corse. «La partie nord peut se faire en mars et avril, conseille Olivier Leonetti. En revanche, il faut s’assurer des bonnes conditions météo pour le sud et l’intérieur. Il peut y avoir de l’eau, du brouillard et des températures assez basses. L’itinéraire nécessite un peu de conditions physiques mais le vélo avec assistance électrique peut gommer les difficultés.»
Pour l’équipement, prévoir un vélo de route ou un «Gravel» qui combine les caractéristiques du vélo de route et du vélo tout-terrain. Au total, 350 panneaux sont présents, dans les deux sens, à différents endroits pour orienter les cyclistes. «Il y a eu la volonté de mettre en place un itinéraire emblématique au même titre que le GR20, confie Olivier Leonetti. C’est une démarche participative où nous avons associé les offices de tourisme, les intercommunalités et les clubs de vélos. Les maires des villages nous font beaucoup de retours positifs. Les établissements touristiques peuvent travailler hors saison. Et ceux qui proposent de l’hébergement dans l’intérieur vont monter en puissance.”
Pour affronter les 600 km, juillet et août sont à éviter par rapport à la chaleur et aux réseaux routiers trop fréquentés. S’il est possible de réserver son logement au fur et à mesure de sa progression, il est préférable de s’y prendre à l’avance en raison de la demande et des possibilités réduites sur certaines villes étapes.
Par Antoine Giannini