Animé par Jean-Christophe Angelini, Maire de Portivechju et Julien Galichet, Directeur maitrise d’ouvrage – projet infrastructure portuaire à Portivechju
Avec la participation de :
- Remi Bellia
- Fabien Arnoux
- Olivier Bessy
- Jean-Michel De Marco

L’atelier “Au-delà du littoral” a réuni élus et professionnels du tourisme afin de réfléchir à l’équilibre entre développement du littoral et valorisation des territoires de l’intérieur. Le débat s’est structuré autour des infrastructures, de l’économie bleue, du tourisme durable et des moyens de prolonger et diversifier l’activité touristique.
1. L’extension du port : un levier pour toute l’économie locale
Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio, et Julien Galichet, chargé de mission pour l’extension portuaire, ont présenté le projet d’agrandissement du port. Ce projet, financé en partie par l’État, vise à renforcer l’économie bleue en développant la plaisance, la pêche et le nautisme. L’agrandissement prévoit notamment l’augmentation des infrastructures portuaires, la création de nouveaux espaces publics et l’amélioration des services environnementaux pour préserver les ressources maritimes.
L’enjeu est d’inscrire cette transformation dans une dynamique plus large, permettant de relier l’arrière-pays au développement économique et touristique du littoral.
2. Valorisation de l’intérieur des terres : une offre à structurer
Si le littoral capte l’essentiel de la fréquentation touristique, l’intérieur de l’île peine encore à attirer durablement les visiteurs. Plusieurs pistes ont été évoquées pour renforcer son attractivité :
- Développement du tourisme de pleine nature (randonnée, VTT, trail) avec des infrastructures adaptées et une meilleure communication sur l’offre existante.
- Événements hors saison : des exemples comme le Corsica Bike Festival à Île-Rousse montrent que les manifestations sportives bien pensées peuvent générer un impact économique significatif.
- Renforcement de la communication et de la signalétique pour inciter les visiteurs à découvrir les villages et sites patrimoniaux.
L’hébergement en montagne a été identifié comme un secteur à potentiel, mais souffrant d’un manque de promotion et de structuration de l’offre.
3. Le rôle clé des transports
Un frein majeur à la diversification de l’offre est l’accès aux territoires de l’intérieur. Plusieurs problèmes ont été soulevés :
- Le coût élevé des transports pour venir en Corse en haute saison et l’absence de liaisons suffisantes en hiver.
- Le manque de transports en commun vers les villages de l’intérieur, limitant les déplacements des touristes.
- La nécessité d’adapter les infrastructures routières et de repenser les offres de mobilité douce.
L’importance de négocier avec les compagnies aériennes et maritimes pour favoriser un tourisme mieux réparti sur l’année a été soulignée.
4. Concilier développement et protection de l’environnement
Le débat a mis en avant la nécessité de trouver un équilibre entre croissance économique et préservation des paysages. Les acteurs présents ont insisté sur l’importance :
- D’une réglementation adaptée pour encadrer les activités (pêche, nautisme, 4×4, etc.) sans freiner les initiatives durables.
- D’une approche qualitative du tourisme, favorisant des expériences authentiques plutôt qu’un modèle basé sur la surfréquentation.
- D’une stratégie concertée entre acteurs privés et publics pour définir une vision commune.
5. Vers une stratégie touristique intégrée et durable
En conclusion, plusieurs axes d’amélioration ont été identifiés :
- Renforcer la coopération entre les acteurs du littoral et de l’intérieur pour proposer des offres complémentaires et attractives.
- Multiplier les événements hors saison pour allonger la période d’activité touristique.
- Développer une communication ciblée et efficace pour mieux valoriser l’offre existante.
- Adapter le cadre législatif et fiscal pour encourager l’investissement dans des projets durables.

Le tourisme en Corse doit assumer pleinement son rôle de moteur économique, tout en s’adaptant aux défis environnementaux et aux mutations des attentes des visiteurs. Une gouvernance partagée et une vision stratégique à long terme seront essentielles pour garantir un développement équilibré et bénéfique pour l’ensemble du territoire.

