Tourisme, un plan à 18 milliards d’euros et un volet pour la Corse @CorseMatin

Rues désertes post-confinement, mais cela ne devrait pas durer. PIERRE-ANTOINE FOURNIL
Le secteur « fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne », a lancé Édouard Philippe à la sortie du comité interministériel. Un plan de 18 milliards d’euros a été déroulé. La Corse n’ayant pas été évoquée, l’inquiétude est montée d’un cran. Des précisions ont apaisé
Le cinquième Comité Interministériel du Tourisme (CIT) se tient dans des circonstances très exceptionnelles et très sombres. C’est par ces mots et entouré d’une partie de son équipe gouvernementalequ’Édouard Philippe a présenté, hier matin, un plan global pour le secteur touristique, constituant un engagement « sans précédent » de plus de 18 milliards d’euros. En corollaire un plan d’investissement d’1,3 milliard d’euros, porté par la Caisse des Dépôts et par Bpifrance. Deux grands axes, à la clé. Le premier, faire face à la crise en limitant faillite, licenciements, et donner un cap pour que le secteur puisse se reconstruire. Deuxième axe, dessiner des perspectives et « préparer activement sa réouverture à court terme ».
Sauf que durant sa prise de parole, le chef du gouvernement n’évoque la Corse. Émoi.
Rapidement, Franck Robine, aux oreilles duquel l’étonnement de beaucoup est revenu, apporte des précisions. Utiles. « La Corse est bien citée par deux fois dans le dossier de presse de Matignon. Il est, notamment, expressément prévu qu’il y ait un volet territorial – pour les Outre-mer, la Corse, et la ville de Lourdes –
au plan tourisme. Le préfet et l’ensemble des partenaires du milieu touristique, au premier rang desquels la CdC, sont chargés d’élaborer ce volet territorial. »
 Dans la foulée, le préfet a réuni les opérateurs de l’État chargés de mettre en œuvre les mesures annoncées et a proposé à la CdC de rassembler les acteurs de la filière mercredi prochain afin de détailler les dispositifs. En parallèle, il a invité la Collectivité à travailler sur le chapitre propre à la Corse.
Il n’empêche, Gilles Simeoni regrette qu’Édouard Philippe n’ait pas prononcé le nom de la Corse, « ce qui aurait donné un poids politique plus fort et une dimension plus solennelle au volet territorial mentionné dans le dossier de presse. J’ai également eu le secrétaire d’Était au tourisme qui m’a confirmé la volonté de se mettre au travail tout de suite. Le cadre est posé, à nous de le remplir en concertation avec les chambres consulaires et l’ensemble des acteurs touristiques. »

Gare au « mur de dettes »

Alexandre Vinciguerra, le président de la Cadec (Caisse de développement de la Corse) qui accompagne financièrement les politiques décidées par l’Agence du tourisme (ATC), note « des points positifs et d’autres qui le sont moins. Parmi ceux sur lesquels je suis réservé, le fait de continuer à développer du prêt. En Corse aujourd’hui, le PGE c’est, en volume, 8 % du PIB de la Corse contre 3 % au niveau de la France entière. Nous allons donc nous retrouver devant un mur de dettes. Autre point qui m’interpelle, les mesures fiscales. Il y a une exonération des cotisations sociales, patronales, entre mars et juin, alors que les professionnels visaient plutôt une baisse de la TVA. Nous avons un crédit de cotisations de 20 % sur les salaires versés, c’est bien, sauf que les salaires n’ont pas été versés puisque l’ensemble du secteur est en chômage partiel. Sur les points plus pertinents, le fonds de solidarité qui passe à 10 000 euros pour les entreprises de moins de 20 salariés, c’est opportun, car il s’agit de cash et non de prêt, surtout pour les petites structures. Enfin, il y a, sur le long terme, un plan d’investissement en fonds propres qui devrait être porté par la Caisse des dépôts, sauf que l’on ne connaît pas les modalités de portage de ce plan. Toutes ces mesures, on devra les adapter à la Corse. Nous, avec l’ATC, nous sommes en avance sur le report des mensualités de douze mois, décidé avant les annonces du Premier ministre. Il faut travailler sur la déclinaison très pratique et très locale de cet ensemble de mesures. Je pense surtout à la relance et à ce que va faire la Caisse des dépôts. »
Du côté de la Caisse des dépôts, justement, Frédéric Noel, le directeur régional, éclaire. « Notre rôle va consister à épauler la Collectivité de Corse et ses outils pour permettre de réaliser de l’investissement sur le secteur touristique, principalement hôtelier pour ce qui nous concerne. Il s’agit d’injection de fonds propres. Il faut distinguer un premier niveau d’urgence pour les entreprises en difficulté, avec des financements de trésorerie court terme et une réponse apportée par le PGE, et un deuxième niveau, en complément, le plan de relance, pour regarder l’avenir. Ce qui a été annoncé par le gouvernement, c’est un plan spécifique intégrant urgence et relance et une prise en compte des caractéristiques propres du secteur tourisme par l’État et les structures nationales comme la Caisse des dépôts. La BPI et la Banque des Territoires pour le groupe Caisse des dépôts participent au plan de relance. Avec un objectif à moyen et long terme. Nous allons collaborer avec l’ATC, les professionnels du tourisme et avec leurs opérateurs comme la Cadec ou l’Adec. »

« Relancer la machine »

Enfin, Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et président du groupe Andà per dumane, « trouve que ce plan massif s’inscrit dans la continuité de ce qui a été fait en termes économiques jusqu’à présent. Au-delà, j’attends plus précisément la déclinaison de ce qui doit être spécifique pour la Corse, dès lors que la question des transports, maritimes et aériens, est la clé de voûte, avec l’accès à la montagne et aux plages, pour pouvoir faire venir en juillet et août ces touristes français que l’on espère. Je suis heureux d’avoir entendu que la réouverture des cafés et restaurants pourrait avoir lieu au 2 juin si la Corse restait en zone verte. Notre préoccupation étant d’abord sanitaire, il faut tout mettre en œuvre pour que nous restions dans cette zone verte. Parmi les points importants dont le gouvernement a pris la mesure, la notion de saisonna-lité. Quant aux reports de mensualité, il faudrait les envisager sur dix-huit mois, le gouvernement doit pouvoir l’entendre. Mais attention, si nous devions avoir une année blanche ou noire, on ne pourra pas attendre du gouvernement de pouvoir compenser ces pertes, il ne faut pas vendre du rêve aux socioprofessionnels. D’où l’importance de relancer la machine économique dans l’île, c’est aussi ce que dit le président de l’Adec et je partage entièrement son analyse. »

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