- Cet été, certains sites touristiques sont saturés, à tel point que le gouvernement veut mettre en place un plan de régulations.
- Une bonne idée qui n’a pas que des avantages.
- En Corse, le manque de publicité cette année est venu s’ajouter à la hausse des prix pour décourager certains touristes.
Avec un coût de transport qui ne cesse d’augmenter, l’île de Beauté a vu sa fréquentation touristique chuter depuis le début de l’été par rapport aux années précédentes. Au grand dam des professionnels du tourisme qui risquent de voir leurs chiffres d’affaires s’effondrer. Dans un camping, où s’est rendue une équipe de reportage du 13H de TF1, on compte ainsi plus d’emplacements vides qu’occupés. Le constat est le même sur la terrasse sur laquelle se trouve la piscine de l’établissement, où la plupart des transats attendent toujours de trouver preneur.
Et pour cause, pendant la haute saison, se rendre en Corse devient un luxe. “Pour l’aller-retour, on en a eu pour 1500 euros”, confie, au micro de TF1, un père de famille, dans la vidéo qui accompagne cet article. “La Corse, on l’aime, mais si ça continue comme ça, on réfléchira à deux fois avant de revenir”, lance une vacancière, qui dit avoir déboursé “1000 euros” rien que pour le voyage depuis la France. “L’aller-retour en bateau coûte plus cher que la semaine de location pour cinq personnes, plus le chien”, ajoute son compagnon.
Dans une autre complexe de vacances en bord de mer, le début de saison était prometteur. Mais depuis mi-juin, la fréquentation est en baisse de 15% à 20%. “Sur la plage, l’année dernière, c’était rempli. Là, il y a plein d’espaces libres”, constate un vacancier. Pour Stéphane Bertrand, propriétaire du camping et du centre de vacances Perla di Mare”, en Haute-Corse, le constat est sans appel. “Les réservations étaient parties très fortes et très vites. Et puis, tout d’un coup, plus rien.
C’est très cyclique, ça peut durer deux ou trois. Il faut tirer la sonnette d’alarme”, dit-il
Entre la traversée, la location, la nourriture [avec l’inflation], c’est difficile de se faire plaisir une fois sur place
Une touriste
À ce coût du transport en forte hausse s’ajoute l’inflation galopante sur l’île. Les prix des produits alimentaires et des services s’envolent. La hausse peut aller de 7% à 14% de plus par rapport au continent. “7,80€ le kilo de nectarines corses, je trouve ça excessivement cher”, pointe une vacancière, installée à la terrasse d’un café. “Entre la traversée, la location, la nourriture, c’est difficile de se faire plaisir une fois sur place, notamment quand on est une famille de quatre personnes”, constate la mère de famille.
Les professionnels demandent des mesures d’accompagnement. Ils voudraient aussi qu’on assure la promotion de la destination corse l’été. Alain Venturi, président de la Fédération corse du tourisme de plein air, le coût du transport et l’inflation ne sont les seules raisons. “Il y a eu des maladresses qui nous ont fait du tort. Ça a été le cas à un moment donné quand il y a eu des communications sur le sur-tourisme, sur la nécessité de stopper la fréquentation en juillet-août”. Dès la rentrée, des réunions avec la région Corse sont prévus pour que l’île de Beauté soit plus attractive.
Par La rédaction de TF1info | Reportage : Patrice Roubaud et Philippe Pelletier