La communauté de communes, les offices de tourisme de Bonifacio, Porto-Vecchio et Lecci ont imaginé la charte Alba pura pour aider les socioprofessionnels à reprendre une activité sereine, en insistant sur la sécurité sanitaire et la qualité de l’accueil, à tous les niveaux
Représentants des offices de tourisme, de la communauté de communes et hôteliers sont unanimes sur la nécessité de promouvoir une image « sécure » de la destination Sud Corse. |
Conjuguer réassurance sanitaire et qualité des services. Montrer l’implication des socioprofessionnels du tourisme. Mettre en valeur la destination Sud Corse. Autant de pistes de travail que la communauté des communes Sud Corse et les offices de tourisme de Bonifacio, Porto-Vecchio et Lecci ont fait leurs pour les traduire dans une charte, joliment baptisée Alba pura.
« Pendant le confinement, nous avons commencé à réfléchir à la meilleure manière d’accompagner les socioprofessionnels du tourisme dans leur reprise d’activité. Nous avions pour objectif premier de mettre en avant la destination sans se focaliser uniquement sur l’aspect ‘sécurité’ en lien avec les mesures sanitaires actuelles, mais en intégrant une démarche qualité de service, indispensable pour recevoir la clientèle dans les meilleures conditions », explique Laurence Giraschi, directrice du pôle économie et tourisme de la communauté de communes Sud Corse.
Pour se démarquer, mettre en avant leur engagement, les socioprofessionnels qui le souhaitent peuvent donc adhérer à la charte Alba pura, « sur laquelle ils s’engagent sur l’honneur. Nous avons défini onze engagements autour de trois piliers : protection sanitaire des personnes, participation à la qualité de la destination Sud Corse et qualité d’accueil et de prise en charge. L’idée n’est pas seulement que cette saison se passe sereinement, mais aussi de faire évoluer la charte en fonction des besoins et du contexte. Nous voulons aussi aller vers un tourisme plus écoresponsable », détaille la directrice de l’OT de Porto-Vecchio, Marie-Pierre Papi.
Une démarche plutôt bien accueillie de la part des socioprofessionnels qui sont déjà une trentaine à avoir adhéré à la charte, lancée il y a une dizaine de jours à peine. Hôteliers, restaurateurs, taxi, ils évoquent l’importance de la relation avec les clients qui ont besoin d’être rassurés, de ces gestes et actions déjà mis en place mais à valoriser davantage, le côté dédramatisant de la charte, son aspect « inspirant et positif ».
Pour autant, insiste Vannina Salvini, de l’OT de Porto-Vecchio, « la charte doit juste être le point de départ ». Des formations seront organisées pour les socioprofessionnels, un réseau d’échanges devrait aussi voir le jour : « Il y a un engagement des socioprofessionnels, mais aussi de notre part, pour répondre à leurs sollicitations et leurs besoins », reprend Laurence Giraschi.
« Outil de développement et de professionnalisation de l’offre »
Du côté de l’office du tourisme de Bonifacio, on met aussi en avant Alba pura comme étant un « atout marketing pour la promotion de notre destination. Mais c’est aussi un outil de développement, de professionnalisation de l’offre, de mobilisation d’intelligence collective qui nous permettra, nous l’espérons, d’être porteurs d’idées novatrices et de répondre aux enjeux actuels », précise la directrice Nathalie Buresi. Pour le moment, les socioprofessionnels adhérents évoluent principalement dans l’hôtellerie et la restauration. On trouve aussi agence de voyages ou de transports, taxi, artisan, viticulteur… « Le commerce et l’artisanat participent eux aussi à la qualité de la destination. Il est donc important qu’ils nous rejoignent dans la démarche. » Un séminaire de formation en ligne a été proposé aux adhérents, « et il est toujours accessible sur notre site internet dédié, ouvert à tous. Nous avons travaillé avec une consultante très performante, qui a pu expliquer dans le détail la démarche, la manière dont elle est mise en œuvre et comment les adhérents peuvent l’appliquer », poursuit Marie-Pierre Papi. Et si, finalement, Alba pura était simplement un premier pas vers une autre manière de voir le tourisme ? « Ce sont des outils de ce genre qui vont nous permettre de mettre en place le tourisme que nous voulons vraiment », avance Ghjacumu Antonu Robin, directeur de cabinet du maire de Porto-Vecchio. Un tourisme plus respectueux, responsable, qui s’appuie sur les produits locaux, le milieu naturel… Et une démarche autour de laquelle les offices espèrent voir aussi bientôt les socioprofessionnels de l’Alta Rocca toute proche.
SANDRINE ORDAN