La Corse est une vraie terre de tournage

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Le comédien porto-vecchiais est à l’affiche de plusieurs films dont « Le Mohican » et « On aurait dû aller en Grèce ». Co-président, avec sa femme Émilie Dequenne, du Portivechju Film Festival, ce week-end, il se bat pour mettre la Corse en valeur auprès du monde du cinéma.

Interrogez à peu près n’importe quel Porto-Vecchiais sur Michel Ferracci, et réitérez l’opération auprès du monde du spectacle, et vous obtiendrez toujours les mêmes réponses : « Un vrai gentil », « toujours de bonne humeur», « fidèle et généreux », « un bon camarade », « hyper sociable »… Et il suffit de passer une heure avec lui pour se rendre compte que la réputation du bonhomme n’est pas surfaite. Michel Ferracci, comédien et producteur, a le verbe facile, le sourire enjoué, le regard franc. Et le téléphone « toujours greffé à l’oreille », dixit sa femme, l’actrice Émilie Dequenne, qui s’amuse à dire qu’il s’agit d’une « extension de lui-même : le téléphone dans une main, et l’autre qui tient la laisse de Bozo, notre chien ». Voilà pour l’image.

Avant-premières au Portivechju Film Festival

Mais dans les faits, le téléphone lui sert – beaucoup – à faire en sorte que l’industrie du cinéma se développe en Corse : « Il travaille du lever au coucher. Il ne s’arrête jamais », souligne Émilie Dequenne. « On a un potentiel fou, une vraie terre de tournages, un immense studio naturel. Et si le monde de la culture dans sa globalité joue le jeu sur l’île, on peut faire travailler la Corse toute l’année. C’est cela que j’essaie de faire depuis quelques années : je vends la Corse à mon réseau, et cela commence à fonctionner », lâche-t-il.

Une idée qui l’anime tellement qu’il a voulu, avec son neveu Fabien Santoni et l’association Cinéma Paradisu, créer le Portivechju Film Festival, qui a débuté hier avec l’avant-première régionale du Mohican de Frédéric Farrucci, « très grand film et très grand réalisateur », et se poursuit tout le week-end. « Cela fait trois ou quatre ans qu’on y pense. Jean-Christophe Angelini a accepté de nous suivre, la municipalité, l’offce de tourisme intercommunal aussi, et pour une première, je crois qu’on a une très belle affiche. »

Difficile de le contredire : cinq avant-premières – dont deux films dans lesquels joue le comédien : Le Mohican, récemment présenté à la Mostra de Venise, « une expérience extraordinaire », et On aurait dû aller en Grèce -, des rencontres avec des professionnels, une keynote, une table ronde sur la filière audiovisuelle en Corse… « On espère que ça va grandir, évoluer, pour faire venir plein d’autres films et métiers autour du cinéma, en faire une affiche pour la Corse. »

« Michel a chopé le virus du jeu à 40 ans, et je crois que ça ne le lâchera plus »

Quenza et Porto-Vecchio comme ancrage

Car même s’il vit à Paris depuis près de trente ans, Michel Ferracci a ses racines chevillées au corps et dans la voix. Il parle de Porto-Vecchio, où il se « ressource dès que possible ». Évoque les amis d’enfance – toujours à ses côtés – son village de Quenza : « Mes parents m’y envoyaient tous les étés avec mon cousin Noël. On passait trois mois fantastiques. Quenza, j’en rêve toutes les nuits, et ça me manque. »

Il parle de sa passion pour le football, lui qui jouait à l’ASPV et avait été sélectionné pour intégrer un programme sports-études auquel il a renoncé à 14 ans. « Quand j’ai perdu mon père, j’ai préféré rester avec ma mère que j’aidais souvent au café familial, L’île de beauté, sous notre maison en plein centre ville. »

Le cinéma, à l’époque, l’hyperactif Michel n’y pensait pas du tout, « et pourtant, ma mère qui chantait, dansait, faisait du théâtre, me disait souvent que j’aurais ma place dans un film parce que je faisais le clown en permanence ».Pour le faire jouer, il faudra attendre les rencontres parisiennes, avec nombre de personnes du monde du spectacle.

Dans les cercles de jeu, où s’est déroulée sa première vie professionnelle, le jeune Porto-Vecchiais côtoyait artistes, producteurs, agents.

« Jusqu’au jour où le chanteur et réalisateur Bernie Bonvoisin m’a persuadé de faire un essai. Il m’a présenté à un agent, et puis… » Et puis, la suite, c’est la deuxième saison de Mafiosa en 2008 avec Éric Rochant, « et on l’a fait revenir pour les saisons 4 et 5 », explique le réalisateur Pierre Leccia, qui connaît le comédien « depuis le collège ». « Michel a chopé le virus du jeu à 40 ans, et je crois que ça ne le lâchera plus », prédit le réalisateur.« Il a une immense générosité »

En une grosse quinzaine d’années, le comédien a tourné dans pas moins de 25 longs-métrages, une petite dizaine de courts, quelques belles séries, dont Plaine orientale qui sortira sur Canal + dans quelques semaines. Des films tournés avec beaucoup de grands noms – Arcady, Auteuil, Belvaux, Rochant, Dayan, Binisti notamment – et avec les Corses qui au fil des tournages sont devenus des amis, comme Éric Fraticelli « avec qui on va tourner au printemps Permis de reconstruire. On a déjà fait trois films ensemble. C’est un mec fidèle, un excellent réalisateur de comédies. »

Dans quelques mois, il y aura aussi On aurait dû aller en Grèce en version théâtre. « Comme je l’avais écrit au départ. C’est Michel qui m’a convaincu de transformer le texte en scénario. Il m’a poussé, ne m’a jamais lâché. C’est précieux les gens qui vous aident à vous dépasser et vous montrent qu’ils croient en vous », insiste le comédien Pierre-Marie Mosconi. Le résultat sera à voir en salle dès novembre, puis au théâtre du Gymnase, notamment avec Daniel Russo.

Sur scène, on devrait aussi retrouver Michel Ferracci et des comédiens insulaires, comme Frédéric Poggi. L’esprit de famille, toujours. « Il a ce côté très solaire, rassembleur. Il aime les gens, leur faire découvrir la Corse en organisant le spuntinu quand il m’accompagne sur un tournage », raconte Émilie Dequenne qui se souvient d’une séance de dégustation des vins de Jean- Baptiste De Peretti della Rocca, du domaine éponyme à Figari, avec John Malkovitch. « Il a un relationnel dingue, une immense générosité, aussi bien. avec nos trois enfants qu’avec toutes les personnes qu’il croise. »

Le couple a déjà joué ensemble. « Et j’avoue que j’ai toujours un peu le trac pour lui alors qu’il n’y a aucune raison. Je n’ai jamais imposé Michel sur un tournage : il sait convaincre les metteurs en scène grâce à ce qu’il sait faire. »

Pour le comédien, les projets continuent à s’enchaîner. Il y aura à l’automne un tournage à Nice, la sortie d’On aurait dû aller en Grèce, celle de Plaine orientale, du Mohican, d’une série sur M6, d’un court-métrage, et encore des tournages : une comédie, Slow fast, avec Arnaud Ducret et Romane Jolly, un polar du réalisateur belge François Troukens, la suite de Permis de construire…

Et évidemment, le travail pour valoriser encore et toujours la Corse auprès du monde du 7 art : « L’Extrême-Sud nous fait confiance, la Balagne aussi grâce à Jean-François Poli et Lionel Mortini, on va continuer à mettre notre île, ses paysages, ses professionnels en avant. »

SANDRINE ORDAN, sordan@corsematin.com

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