Alors que le Premier ministre, Édouard Philippe, s’apprête à officialiser la réouverture des cafés, bars et restaurant, demain, un tout récent sondage publié lundi par la plateforme d’études et d’analyses de l’agence d’intérim en ligne QAPA indique que 78 % des Français veulent toujours prendre des vacances cet été. Au regard de la crise sanitaire et économique, 82 % d’entre eux disent vouloir préférer partir en congés plutôt que de continuer à travailler. Un gros pourcentage (76 %) compte jouer la sécurité et cible un tourisme hexagonal, tandis qu’une faible proportion (6 %) envisage un séjour à l’étranger. Enfin, plus de 11 % des Français entendent tomber le masque pendant leur séjour. Parmi les questions posées, celle qui interroge sur la destination d’ores et déjà privilégiée – « dans quelle région allez-vous ou aimeriez-vous partir en vacances ? » – permet d’établir un tableau et un classement. Ainsi, les quatre destinations choisies par 61 % des Français sont dans l’ordre : n° 1, Bretagne à 22 % ; n° 2 : Occitanie/Pyrénées-Méditerranée à 16 % ; n° 3 : Auvergne Rhône-Alpes à 12 % ; n° 4 : PACA à 11 %. Arrivent loin derrière, la Normandie, 7 % d’intentions de séjours ; l’Île-de-France, à 6 % ; le Grand Est, à 5 %, contre toute attente, la région ayant été parmi les plus touchées par l’épidémie de Covid-19 ; la Corse se classe 7e ex æquo au coude-à-coude avec les Hauts-de-France et les Pays-de-Loire. Dans la foulée, le maire de Bonifacio et conseiller territorial président du groupe Andà per dumane, Jean-Charles Orsucci, a réagi sur son compte Twitter : « Selon un sondage publié par l’agence @QAPA_fr, seulement 4 % des visiteurs français partiraient en #Corse cet été (contre 5 % pour le Grand-Est !) : conséquence directe du manque de clarté des conditions d’accès à l’île et d’une communication désastreuse. Il est urgent que la majorité territoriale sorte du dogme de la mise sous cloche et réagisse rapidement sous peine d’une catastrophe économique majeure. Je poserai vendredi à l’@AssembleeCorse une question sur le sujet. »
En ouverture de la session qui se tiendra vendredi et toujours à distance, Jean-Charles Orsucci s’adressera donc au président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, pour lui rappeler qu’il « y a un besoin urgent de lisibilité et de visibilité. Nous ne savons ni quand ni comment le redémarrage de l’activité touristique va se faire. Une chose est sûre : la Corse doit rester dans les destinations compétitives. Or, tous les jours, nous perdons des parts de marché, nous prenons un retard impossible à rattraper. Les Français ont déjà commencé à réserver leurs vacances et d’ici la fin de semaine avec les annonces attendues du gouvernement, les réservations vont se généraliser. Les conditions d’accès à l’île demeurant floues, comment pourraient-ils réserver chez nous ? (…) Monsieur le président, comme vous, je suis inquiet d’un éventuel rebond de l’épidémie même si les indicateurs se veulent à ce jour rassurants.
Comme vous, j’ai le souci de la santé des Corses. (…) Mais je suis tout aussi inquiet lorsque j’entrevois au loin le choc économique qui nous attend. Je crains que si on ne se donne pas les moyens de réagir, la crise économique et sociale qui nous attend à la fin de l’année ait des conséquences bien plus graves que ce que nous avons pu vivre avec cette pandémie (…) Monsieur le Président, que comptez-vous faire pour rehausser l’attractivité de notre territoire et assurer à la Corse un semblant de saison touristique ? »