Pour Antoine Orsini, ici à la tribune de Charm el-Cheikh, il est regrettable qu'aucun accord n'ait été trouvé pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà des niveaux proposés lors de la Cop 26 à Glasgow.
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La Corse à l’honneur lors de la conférence sur le climat @CorseMatin

Antoine Orsini, hydrobiologiste, administrateur de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse était, ces jours-ci, à Charm el-Cheikh afin de participer à la Cop 27. L'occasion de mettre en avant, dans un contexte de dérèglement climatique très marqué, la résilience version Corse.

La conférence sur le climat, Cop 27 de Charm el-Cheikh, s’est achevée ce dimanche 20 novembre. Le grand rendez-vous est incontestablement un pas en avant, en termes de prise de conscience internationale, selon Antoine Orsini, hydrobiologiste à l’Université de Corse, administrateur de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse*, et pour la circonstance égyptienne, représentant des agences de l’eau françaises avec Anne Pressurot,experte gestion quantitative et adaptation au changement climatique au sein de l’Agence de l’eau, Rhône-Méditerranée et Corse.

C’est la première fois que la problématique de la gestion de la ressource en eau est mise en avant. Il a fallu attendre 27 ans. L‘aide financière octroyée aux pays qui ont subi des dégâts dus aux conséquences du changement climatique est une autre avancée sensible dont nous pouvons nous féliciter“, souligne-t-il d’entrée de jeu.

La percée de l’eau coïncide avec une session intitulée “Bassins de fleuves, de lacs et d’aquifères, la bonne échelle pour l’adaptation au changement climatique”.

Économiser la ressource

Dans ce périmètre le ton est donné, entre autres, par l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, le réseau international des organismes de bassin – Riob – le partenaire français pour l’eau. Bérangère Couillard, secrétaire d’État à l’écologie et Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement au Sénégal sont de la partie aussi. Le débat est lancé par Antoine Orsini. Dans le même mouvement, la Corse, face aux milliers de participants, a un devoir d’exemplarité. “Mon intervention a porté sur la résilience à l’échelle microrégionale dans les îles méditerranéennes. Et c’est la situation corse, celle que je connais le mieux, qui illustrait de façon claire et concrète l’ampleur des questionnements que nous devons affronter aujourd’hui”, rappelle l’hydrobiologiste.

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Dans le scenario, il a placé, entre autres, le plan de bassin d’adaptation au changement climatique – PBACC – “une boîte à outils” d’envergure nationale et locale, ainsi que le choc climatique. Il fait appel à des constats en série. Parmi ceux-ci une température moyenne de l’air en hausse constante depuis 50 ans, de l’ordre de 1,4 °C sur le littoral et de 4,2 °C à 1 500 mètres d’altitude, des “étiages sévères“, “des crues catastrophiques”, ou encore des cyanobactéries plus prospères que la moyenne.

La dynamique est corrélée à des événements extrêmes de type “médicane” ou tempête du 18 août 2022 et à des reconfigurations à venir, telles que la raréfaction de la ressource dans le temps. “Dans cette perspective, il faudra se poser la bonne question. Est-ce que pour régler le problème de l’eau on doit augmenter le stockage ? On peut faire toutes les réserves que l’on veut à un moment donné, on ne pourra plus les remplir”, estime Antoine Orsini.

Gilets Bleus

A contrario, à la tribune de la Cop 27, l’économie de la ressource jette les bases d’un nouveau modus vivendi. “On économise l’eau potable, l’eau d’irrigation”, résume-t-il tout en insistant sur la nécessité d’examiner le risque incendie à partir de la “difficulté à remplir des cuves d’eau, des bâches souples”.

Selon Antoine Orsini, la marge de manœuvre pourrait venir de la réutilisation des eaux usées traitées, dans l’agriculture, mais aussi pour la recharge des nappes souterraines menacées d’assèchement. “L’eau produite par les stations d’épuration, une fois injectée dans la nappe va percoler par le sol. Elle sera donc traitée une nouvelle fois selon un procédé naturel. Ces deux usages sont connus”, explique-t-il. L’idée pourrait faire son chemin, à l’échelon du centre corse notamment, dans la carrière de granulat. L’intérêt, dans ce cas, est de “laver le sable et le gravier” et de se passer des prélèvements d’eau dans la rivière. L’heure est au circuit court de l’eau et de l’assainissement selon l’hydrobiologiste. C’est certain, les approches sont variées en matière d’économie circulaire.

À Charm el-Cheikh, Antoine Orsini aura aussi à cœur de faire porter l’accent sur les mécanismes innovants à l’œuvre au sein de la communauté de communes du Centre Corse qu’il préside. Les “exemples concrets” du représentant des agences de l’eau françaises, font référence tour à tour à l’épandage des boues des stations d’épurations du Centre Corse, à l’installation de ministations hydrométriques sur le Tavignano pour mesurer le débit et anticiper les crues. Autant d’initiatives qui doivent se concevoir à l’échelle collective, avec l’État, la collectivité, les intercommunalités, les communes. “Il est essentiel de mettre en commun la connaissance”, souligne-t-il.

Dans le discours, il sera aussi question de responsabilité sociale et environnementale, incarnée à travers un chantier d’insertion, des actions pédagogiques à destination des lycéens ou encore la formation des élus. Pour que chacun réagisse au mieux face à la crise climatique et évite un avenir sombre et conflictuel. “Il faudra éviter qu’apparaissent des gilets bleus. Il faudra que tout le monde ait son eau mais aussi que tout le monde fasse des économies”, conclut-il.

*Antoine Orsini est aussi membre du comité de bassin de Corse et président de la communauté de communes du Centre Corse.

Par: Véronique Emmanuelli

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