Le plan d’action de l’office municipal de tourisme de Bonifacio s’appuie sur une offre déclinée autour des quatre saisons, avec des animations spécifiques. Si la fréquentation hivernale reste timide, professionnels et élus espèrent la voir décoller.
Attirer en période creuse, sur les ailes de saison, annualiser le tourisme. Le souhait existe depuis plusieurs années déjà et semble faire consensus pour une large partie des élus et socioprofessionnels du tourisme de Bonifacio. Elle commence doucement à porter ses fruits, avec des visiteurs qui choisissent l’hiver pour visiter la Cité des falaises, “mais cela reste timide, avoue un hôtelier. Pour autant, la fréquentation hors saison nous permet d’avoir une autre relation avec la clientèle et sans doute de promouvoir notre destination différemment. Il faudrait aussi plus d’animations pour attirer en période creuse, mais surtout laisser le temps aux nouvelles habitudes de se faire”.
Le sujet est revenu sur la table dans la soirée du mercredi 21 février, à la faveur de la présentation du plan d’action 2024 de l’office municipal de tourisme, lors du conseil municipal. La présidente de l’OMT, Roxane Piriottu, a défendu quatre axes qui s’articulent autour de l’annualisation touristique : poursuivre la structuration de l’offre pour un tourisme quatre saisons, en renforçant la coopération entre les acteurs pour un tourisme durable ; promouvoir et commercialiser l’offre quatre saisons, via un plan de promotion multicanal efficace ; poursuivre la politique de restauration, et de mise en valeur du patrimoine et l’aménagement du territoire ; et viser l’excellence tant au niveau de l’accueil que sur l’optimisation financière.
631 000 € de budget pour 2024
Un vœu pieux ? Pas vraiment. Si le budget 2023 de l’office tournait autour des 423 000 €, il est passé – notamment grâce à une hausse significative de la taxe de séjour – à 631 000 € pour 2024, dont l’essentiel sera ventilé sur les opérations visant le tourisme quatre saisons, ainsi que sa promotion et sa commercialisation, “avec des offres innovantes pour valoriser les spécificités de la destination”, a défendu l’élue. On notera que le chapitre dédié au tourisme en hiver table sur un budget de 140 000 €, dont 111 500 € destinés à l’organisation de Natali in Bunifazziu, qui a rencontré, cette année encore, le succès que l’on sait, et 10 000 € pour soutenir l’opération Délices d’hiver, qui est en cours et qui vise à promouvoir des “rendez-vous gourmands et festifs” avec l’organisation de soirées musicales régulières ainsi que des dégustations de vins bonifaciens, jusqu’à la fin du mois de mars.
Reste que, pour que les différentes opérations imaginées fonctionnent, une question de taille demeure : celle des moyens de transport, et en particulier du nombre de sièges disponibles sur Figari, “qui baisse, sans parler des tarifs qui changent du tout au tout aux mêmes dates et pour la même destination si on part d’Ajaccio et Bastia ou de Figari. Si le tarif double ou triple, les visiteurs ne viendront pas ici, c’est évident”, s’inquiète Jean-Charles Orsucci. Low-cost mis à part, Marie-Josée Culioli-Vichera regrette que “la programmation d’Air Corsica ne soit renforcée que l’été. L’an dernier, nous avions Milan entre septembre et novembre. Cette année, ce sera de juillet à septembre. C’est difficile de voir une volonté de désaisonnaliser.”
Par Sandrine Ordan sordan@corsematin.com