Le gouvernement, réuni en comité interministériel, doit se porter ce matin au secours du tourisme, érigé en « priorité nationale », et à qui un « plan Marshall » de près d’1,5 milliard d’euros est promis pour faire face à la crise du coronavirus. À l’issue de cette réunion à Matignon très attendue par les professionnels corses du secteur (Lire page 2 et 3), Edouard Philippe devrait dévoiler une batterie de décisions pour aider ce pan crucial de l’économie française, représentant 7,2 % du PIB (soit 168 milliards d’euros en 2017) et employant environ 2 millions de personnes. Pour l’heure, le secteur a bénéficié des dispositifs génériques mis sur pied par l’État, dont 6 milliards d’euros de prêts garantis pour 66 000 entreprises du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, selon le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne.
« La France est rentrée dans cette crise en étant première en matière de tourisme et elle doit le rester », a-t-il encore martelé. Le comité interministériel de ce jeudi « s’articulera autour de quatre axes », a expliqué M. Lemoyne : la mise en place des « protocoles sanitaires, préalables indispensables à la reprise »; le « tourisme social », sous l’impulsion du secrétaire d’État Gabriel Attal qui a été missionné pour travailler sur un plan de départ en vacances pour tous, notamment à destination des personnes mobilisées pendant la crise, avec entre autres un dispositif de chèques vacances ; la « poursuite du travail engagé » pour certaines filières en quête de regain (stations de ski…) et territoires spécifiques (Corse, Lourdes…) ; et surtout un grand plan d’investissements. L’enveloppe devrait avoisiner 1,5 milliard d’euros, dont 1,3 venant de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Ce plan sera mis en œuvre par Bpifrance, filiale de la Caisse dédiée aux entreprises, précisant que ces investissements seraient notamment subordonnés à des critères environnementaux et numériques.