Avec une cinquantaine de QR codes installés d’ici à la saison estivale, le projet à vocation historique et culturel, entend aussi répondre à des enjeux économiques et touristiques
ortenais comme touristes pourront désormais tomber nez à nez avec des QR Codes fixés sur un monument ou une statue emblématiques de la cité. Répartis dans les endroits phares de la ville, ces petits carrés métalliques, une fois scannés à l’aide d’un téléphone portable, ont vocation à permettre d’en apprendre davantage « sur la richesse patrimoniale et historique de Corte », résume Marie Albertini, déléguée au patrimoine, à la culture et à la langue corse au sein de la municipalité.
Hier, les premiers QR codes – sur la cinquantaine prévue au total d’ici au début de la saison estivale – ont ainsi été disposés place Padoue. « Il y a quatre grands axes : un historique, un religieux, un archéologique et un artistique, explique-telle. L’idée est de rendre vivante et accessible l’histoire de Corte. » Une manière de permettre aux Cortenais et aux scolaires de se la réapproprier et aux touristes, de la découvrir. « Le Cortenais ignore certaines parties de l’histoire de la ville, et c’est en prenant connaissance qu’il pourra ensuite transmettre », estime Marie Albertini qui mentionne « l’histoire de Santos Manfredi, la vie de Danielle Casanova, ou le rôle du baron Mariani et de ses terrains reliant le cours à la place Padoue… »
« Faire de Corte une ville de villégiature et non pas une ville de passage »
Pallier le manque à gagner
Un dispositif « à la fois interactif et ludique » souligne Christiane Franceschini, déléguée à l’économie et à l’événementiel, pour qui cette démarche est aussi le moyen de montrer « que Corte est une ville attractive ». Une démarche qui, outre son aspect pédagogique évident, présente aussi « des enjeux majeurs pour la ville, en termes économiques et touristiques ». Des éléments dont l’écho est d’autant plus important au vu du probable manque à gagner « en ces temps où la Restonica qui est un poumon à la fois écologique, économique et touristique de la ville, est compromise », précisent Marie Albertini et Christiane Franceschini. Car cela ne date pas d’hier : à Corte, le touriste est de passage, mais prolonge rarement son séjour sur une durée conséquente. Résultat : une fois les quelque hot spots, il quitte la microrégion. D’où l’ambition, avec ces QR codes, « d’adapter Corte au slow tourism qui s’est développé avec le Covid, c’est-à-dire, à une manière de visiter en prenant davantage le temps de se balader et de s’arrêter », expliquent ces dernières, qui espèrent « parvenir à faire rester le touriste dans le coin plus longtemps ». S’ils sont principalement dédiés aux monuments et personnages emblématiques de la ville, d’autres QR Codes seront disposés aux abords des sentiers et randonnées dont le départ se fait depuis la cité, comme « Saint-Antoine, la pointe du Corbeau, etc. » Mais faire en sorte que « Corte s’adapte à ce nouveau mode de tourisme n’a nullement vocation à faire concurrence au travail des guides-conférenciers », précisent ces dernières. L’idée consiste plutôt à apporter leur pierre à l’édifice d’un projet commun, à savoir, « faire de Corte une ville de villégiature et non pas une ville de passage ».