Wine Paris  : les vignerons corses à l’assaut du marché international @France3CorseViaStella

Annulé l’an passé en raison de la situation sanitaire, Wine Paris se déroule du 14 au 16 février.
31 vignerons corses participeront à l’événement. 
• © Alain Stromboni/FTV

Le salon Wine Paris débute ce lundi à Paris. Durant trois jours, les viticulteurs insulaires vont en profiter pour reprendre contact avec les acheteurs internationaux. Président du Conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC), Éric Poli fait le point sur les enjeux de cet événement.

Après avoir été annulé l’an passé en raison de la crise sanitaire, le salon Wine Paris retrouve la Porte de Versailles à partir de ce lundi. L’occasion pour 27 vignerons et quatre caves coopératives insulaires de  monter à Paris partager leur savoir-faire et surtout prendre la température du marché national et international. Près de 30.000 visiteurs – professionnels pour la plupart – venus de 30 pays différents sont attendus pendant trois jours au Parc des expositions de Paris.

C’est dans le hall 4 que la Corse a installé son stand collectif. Comme en 2020, date de la dernière édition, les professionnels insulaires pourront compter sur près de 450 mètres carrés d’exposition. “On a également un restaurant éphémère (la Paillote, ndlr), le seul du salon, souligne Éric Poli, président du Conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC).  Cela nous permet d’amener d’autres produits et de promouvoir l’ensemble de notre savoir-faire.  À travers nos vins, c’est la Corse que nous mettons en avant.” 

Avant d’embarquer pour Paris, le président du CIV Corse évoque cette manifestation qui s’inscrit dans un contexte de reprise des exportations pour les vins insulaires. Entretien.  

Éric Poli : “conforter nos relations et nos marchés”

France 3 Corse ViaStella : Après avoir été annulé l’an passé, le Salon Wine Paris retrouve le palais des expositions de Paris. Pour les vignerons corses, comment s’annonce cette édition de reprise ?

Éric Poli : On l’attend avec impatience. Après, eu égard à la situation sanitaire, la question est de savoir si les acheteurs seront au rendez-vous. On l’espère en tout cas. Pour nous, il y a de l’impatience, cela fait deux ans que nous n’avons plus fait ce salon. On a besoin de rencontrer tous nos acheteurs et toutes les personnes qui gravitent autour du vin. On espère donc que ça va bien se passer et que ces trois jours seront productifs.

Au total, 31 vignerons et coopératives insulaires font le déplacement. Le signe d’un véritable engouement pour ce salon  ?

Tout à fait. Cela représente à peu près un quart des vignerons corses. Ce n’est pas rien ! On sera là en force, avec plus de professionnels que d’habitude. Je pense que nos vignerons ont envie de renouer tous leurs contacts après deux années où les déplacements ont été assez réduits. On a besoin de renouer aujourd’hui toute cette relation que l’on avait avec notre clientèle. Que ce soit les bars à vin, la restauration et aussi, pour certains, la grande distribution et, pour d’autres, le grand export. C’est très important de voir tous nos acheteurs internationaux revenir, goûter, se remémorer les vins corses et se les remettre en tête. On a besoin de ce contact et de ce professionnalisme qu’on a aujourd’hui avec certains acheteurs.

L’un des enjeux majeurs de ce rendez-vous concerne l’export à l’international. Quelle est la part des exportations des vins corses ?

Aujourd’hui, sur les 350.000 à 400.000 hectolitres produits chaque année dans l’île, on exporte presqu’un quart de la production à l’international, soit neuf millions de bouteilles. Ce qui est énorme. L’Allemagne est le pays qui en importe le plus. À titre de comparaison, environ 45% de notre production est destinée au marché français. Ce salon est vraiment le lieu où l’on conforte toutes nos relations et tous nos marchés. Et, en même temps, on donne une image de région viticole dynamique à travers notre stand. On essaie de se démarquer un peu et ça porte ses fruits.

Avec nos cépages, on a réussi à se démarquer un peu et à cultiver notre différence, surtout à l’export.

Eric Poli

Aujourd’hui, les vins corses jouissent d’une certaine reconnaissance. Hors de l’île, on en trouve dans de nombreux pays (Allemagne, Suisse, Belgique, États-Unis etc.) et sur les tables de grands restaurants. La résultante de plusieurs facteurs. Lesquels ?

D’une part, on s’est davantage professionnalisé, de l’autre, on a fait de gros efforts techniques. Aujourd’hui, techniquement, les vins corses n’ont pas à rougir. On peut les retrouver au sein d’autres régions viticoles, plus anciennes que la nôtre. Après, nos vins ont aussi leurs particularités. Avec nos cépages insulaires, on a réussi à se démarquer un peu et à cultiver notre différence, surtout à l’export. C’est ce qui nous différencie des autres régions. Il y a aussi un engouement parce qu’il y a beaucoup de jeunes dans la profession. Cela crée une certaine dynamique. Puis, il y a tout le reste  : le retour aux cépages anciens, le bio qui revient en force. Tous ces éléments font qu’on devient une grande région viticole malgré notre taille.

Pendant deux ans, les exportations ont fortement baissé en raison du Covid. Depuis quelques mois, la tendance s’inverse. Les échanges avec l’international repartent plutôt bien ? 

Ces deux ans ont aussi été marqués par d’autres éléments  : les restaurants fermés, les restrictions un peu partout, et aussi les taxes sur le vin français aux États-Unis sous l’administration Trump. Depuis le changement de mandature, elles ont d’ailleurs été abandonnées (pendant cinq ans, ndlr). On est donc revenu à un système normal où les vins ne sont pas surtaxés sur le marché américain. Depuis quelques mois, on sent donc une nette reprise de l’export. On l’a vu avec les derniers chiffres. Après, on n’a pas encore repris tous nos marchés et on n’a pas encore atteint les niveaux qui étaient les nôtres avant la période Covid, mais on revient.

La Corse a une carte à jouer aux États-Unis, notamment avec ses rosés.

Eric Poli

Vous évoquiez les États-Unis et les taxes de 25% sur les vins français qui ont été levées. Depuis quelques années, les vins corses sont de plus en plus appréciés en Amérique du Nord. Comment expliquer cet intérêt du marché américain ?

La Corse a une carte à jouer aux États-Unis, notamment avec ses rosés. On cultive un peu notre différence et notre attachement à nos cépages. Ça plaît beaucoup aux Américains. On a trouvé une voie de communication. Ils trouvent des vins techniquement de qualité et ça leur plait bien.

Avec le CIVC, vous pourriez envisager de participer à un salon aux États-Unis ou en Amérique du Nord  ?

On en a déjà fait un. C’était avant la période Covid. Maintenant, au niveau de subventions que nous avions régionalement, ça devient plus difficile ; on a moins d’aides pour l’export. Mais ça reste notre priorité. On va sûrement faire des efforts pour participer de nouveau à des événements car on en a besoin et on nous le demande.

Dans la foulée de Wine Paris se profile le Salon de l’Agriculture, à partir du 26 février. Encore une occasion pour les vignerons corses d’échanger et de montrer leur savoir-faire…

Bien sûr. On sera présent avec toute la région corse. On ne peut pas être absent d’un événement comme celui-là. Ce n’est pas le même marché, ce ne sont pas les mêmes personnes, mais c’est une présence nécessaire. La manifestation est tellement belle et tellement grande que, là aussi, on va faire rayonner les vins et la Corse. On va essayer de faire rêver tout le monde.

Écrit par Alain Stromboni

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