Tourisme : l’Insee Corse dresse l’état des lieux de la saison @CorseMatin

 

Dans une étude parue cette semaine, le statisticien revient sur la période comprise entre le 15 mars et le 30 octobre 2020 et met en lumière une économie touristique durement éprouvée par la crise sanitaire. Et, l’heure des comptes est loin d’être terminée. Tour d’horizon

Le constat est unanime. En raison de l’épidémie de Covid-19, le tourisme dans l’île comme au plan international n’a jamais connu pire scénario. Il reste désormais à s’accorder sur l’ampleur de la catastrophe économique. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au Tourisme fait état de 800 millions de pertes. Du côté de l’agence du tourisme de la Corse-ATC, la facture liée à la crise sanitaire s’élèverait au total à 1,5 milliard pour le moment.

Selon la version institutionnelle des choses, ce sont les indicateurs retenus et les modes de calcul qui auraient pu brouiller les lignes. Ce qui pourrait conduire à tout remettre à plat à un moment ou à un autre.

Désormais, c’est à l’Insee Corse de fournir des chiffres établis selon les règles de la statistique publique afin d’éclairer le débat. La démarche est conforme à son rôle. Et, c’est sur la saison touristique elle-même que le statisticien a choisi de concentrer son attention dans son analyse parue cette semaine. « Le bilan de la saison touristique 2020 apparaît plus qu’essentiel pour comprendre les conséquences sanitaires et sociales de la pandémie en région », notent Deborah Caruso et Thomas Dubuis, les rédacteurs de la note de conjoncture parue cette semaine.

Les choix méthodologiques opérés seront plus larges que lors des précédentes études sur le sujet. « Au-delà des habituelles données de fréquentation, de nouvelles données sur l’emploi, la consommation et les chiffres d’affaires sont mobilisées. » Parmi les informations à retenir selon l’Insee Corse, figure l’absence d’avant-saison. Ce qui se traduit par un nombre de passagers « en baisse dès le mois de mars dans l’aérien et le maritime et quasi nul en avril et mai soit -98 % et
-95 % ».
 L’activité hôtelière suit la même tendance.

« En avril comme en mai 2020, parmi les 400 hôtels du parc insulaire, quatre sur cinq sont fermés ». Les établissements restés ouverts enregistreront quant à eux les taux d’occupation les plus bas de France, soit 7 % . « Sans surprise, le nombre de nuitées a chuté de 98 % en avril et de 99 % en mai par rapport à 2019 », assure l’Insee. Ce qui se répercute sur les chiffres d’affaires ; – 84 % en en avril et –
94 % en mai 2020. La restauration subit le même sort. Elle était pourtant sur une bonne lancée. L’année débute avec une hausse de 8 % de l’activité. Viendra ensuite le Covid, puis le 15 mars avec la fermeture des bars et des restaurants, l’équivalent en mars, avril et mai de 60 %, 96 % et 93 % de chiffre d’affaires en moins pour le secteur.

Dès septembre, le trafic aérien enregistre une régression de 20 %. PIERRE-ANTOINE FOURNIL

Le taux le plus bas de France

Par ricochet, l’emploi est sous pression dans le secteur touristique. Les signaux négatifs s’additionnent. « Le cumul de l’activité partielle, de l’absence de recrutements et la baisse de l’emploi se traduisent par une diminution du nombre d’heures rémunérées dans l’entreprise soit – 86 % dans l’hébergement-restauration en mai après un mois d’avril à –
84 %. »

L’activité touristique peine à se relever de la période écoulée. « En juin, la reprise a été bien plus lente en Corse », relève le statisticien. Malgré la levée du confinement, la baisse d’activité et de chiffre d’affaires reste spectaculaire. Soit 80 % et 68 % de passagers aériens et maritimes en moins.

« Dans l’hôtellerie, la perte de chiffre d’affaires atteint 79 % contre 72 % au plan national », indiquet-on. La restauration amorce une reprise très timide, – 53 % comparés à juin 2020. Un salarié sur trois reste au chômage partiel. « La Corse fait partie des territoires où l’utilisation de ce dispositif dans l’hôtellerie-restauration est la plus importante », relève l’Insee Corse.

Il faudra attendre le mois d’août pour connaître, d’un point de vue touristique, « le mois le plus proche de la normale ». À ce stade de l’année, les transports, les hôtels et les restaurants n’affichent plus que de petites baisses ; respectivement – 19 % , – 15 %, et
– 8 %. Les autres hébergements collectifs de tourisme sont plus touchés : – 21 %.

C’est la clientèle nationale qui alimente la dynamique. Les visiteurs étrangers, quant à eux, se font rares. Trois quarts d’entre eux manquent à l’appel.

Quoi qu’il en soit, il ne s’agira que d’un sursaut très fragile et très ponctuel aussi. Septembre « aurait pu lancer une arrière-saison dynamique ». Il n’en sera rien. L’île bascule en zone rouge sur la carte de vigilance sanitaire. L’évolution est favorable au repli. Même si la période est meilleure que le début de l’été dans l’hôtellerie, où le taux d’occupation s’établit à 62 %. Le transport maritime de passagers baisse de 33 % et le trafic aérien de 20 %.« L’économie insulaire se contracte à nouveau en octobre. »Le vendredi 30 octobre, le pays est entré dans un nouveau confinement laissant l’île à nouveau tournée sur elle-même« , commente l’Insee. Bars et restaurants baissent le rideau. Les pertes continuent de s’enchaîner. Le décompte est loin d’être terminé.

Partager cet article

À lire également

Marketing
& communication

Edition de documents touristiques, réseaux sociaux, newsletters, campagnes de marketing internet, relations presse : autant d’activités fondamentales dans lesquelles Porto-Vecchio Tourisme  a développé une expertise au service de ses partenaires et du territoire.

Presse

Bienvenue dans notre Espace presse. Vous trouverez tous les articles de presse, les actus de l’Office de Tourisme Intercommunal de Porto-Vecchio ainsi que notre photothèque…

Accompagnement
& conseil

Vous souhaitez en savoir plus sur la classement des hébergements pour valoriser votre offre ? Developper votre activité en devenant partenaire de l’Office de Tourisme Intercommunal de Porto-Vecchio ?

Nous pouvons vous accompagner et vous informer sur toutes les démarches.

Nos
engagements

Notre stratégie de développement durable s’articule autour d’enjeux et d’actions visant à faire de Porto-Vecchio et sa région un territoire responsable et engagé.  Notre démarche doit intégrer, de manière raisonnée, les impacts négatifs du tourisme (les émissions GES, l’accès aux activités touristiques pour tous, etc.) sur les ressources naturelles et les écosystèmes

Qui
sommes-nous ?

L’équipe de Porto-Vecchio Tourisme est dédiée à la valorisation du territoire et de ses socio-professionnels. Venez découvrir nos missions, nos valeurs, nos actions et stratégies !