Tourisme : le salut d’une offre quelle que soit la saison @CorseMatin

Au-delà des mesures d’urgence qui amortiraient le choc d’une saison blanche, la crise qui fragilise l’économie ne doit-elle pas conduire à lancer le chantier d’un tourisme qui ne reposerait plus seulement sur la seule image estivale ? L’île en a les atouts. En a-t-elle la volonté ?
Ces temps difficiles font voyager notre pensée jusqu’à imaginer notre avenir au-delà des échéances les plus proches d’un déconfine-ment. En matière de tourisme, le coronavirus n’est pas le premier élément perturbateur qui conduit à la remise en question. Il y en a eu d’autres auparavant, moins brutaux, liés aux aléas économiques les plus constants, à l’air du temps, aux changements climatiques qui conduisent d’ores et déjà les stations de sports d’hiver continentales à réfléchir à un avenir sans neige, considérant quoi qu’il advienne, que leur massif gardera les atouts naturels qui lui permettront de rester attractif et compétitif. La référence à un monde touristique qui n’est pas le nôtre ne doit-elle pas nous conduire à un raisonnement similaire, à une question déjà posée par le passé, à l’origine d’un éternel débat dont on se demande si une crise sanitaire historique va pouvoir enfin lui faire dépasser le stade du seul débat ? La Corse a-t-elle les moyens, et la volonté, de se positionner sur une offre touristique automnale et hivernale ? Non pas pour tourner le dos à sa destination estivale historique. Plutôt se construire d’autres atouts pour ne plus être à la merci d’une seule saison qui n’a pas attendu la crise sanitaire pour allumer des voyants défavorables.
La Corse a en tout cas les atouts de la remise en question. Elle en a aussi l’intérêt, pour se libérer d’une saisonnalité trop forte qui expose les professionnels, et une économie trop dépendante de la seule activité touristique. L’enjeu est peu banal : se libérer de l’emprise d’un été qui voit trop souvent fréquentation et activité fluctuer de concert. L’écoute attentive et collective d’un secrétaire d’État est aujourd’hui motivée par l’espoir de bénéficier d’un plan d’urgence à la mesure des spécificités de la Corse. Les acteurs d’un tourisme en danger sont-ils aussi disposés à placer la barre au-delà du seul réglage de la bonne perfusion économique ?
Si tel est le cas, une fois passé la gestion d’une urgence qui doit permettre à l’économie touristique corse de continuer à exister au-delà de la crise, il s’agira de se pencher enfin sur la base d’une autre activité.
Celle qui ferait la part belle à de nouveaux produits d’appel d’automne et d’hiver, et ces derniers ne manquent pas. À commencer par ce que propose notre agriculture, notamment l’élevage porcin et la castanéiculture, forts d’une qualité et d’une renommée garanties par les appellations d’origine.
Dans une offre touristique, ils n’ont pas seulement vocation à garnir la table d’un séjour. L’environnement n’est pas en reste pendant ce que l’on persiste à appeler la morte-saison.
Loin des plages bondées et surchauffées, d’un GR 20 sur-fréquenté, il est vecteur, par une météo automnale et hivernale, de bon nombre d’activités et autres découvertes patrimoniales. La liste ne peut être exhaustive à l’échelle de la simple ébauche d’une réflexion, elle peut faire montre d’une réelle ambition, d’une audace, d’un défi.
Pourquoi ne pas voir, demain, les campagnes de communication miser sur « Un Noël en Corse », des vacances dans les cours d’eau de l’île pour y vivre l’ouverture de la pêche à la truite, ou encore sur le montage de nouveaux produits à partir de quelques autres dates du calendrier synonymes de traditions fortement ancrées.
Un hôtelier qui se reconnaîtra peut-être nous posa un jour une question simple qui appela malgré tout une réponse fondamentale : « Qu’est-ce que le tourisme ? C’est ce qui remplit les hôtels et les restaurants. » Une manière habile d’insister sur la dimension économique de l’activité, pas forcément liée aux vacances telles que l’on en véhicule trop souvent l’image.
Sachant que c’est à eux de jouer, les acteurs de ce tourisme invités à la mise en œuvre d’un nouveau schéma salutaire ont d’autres préoccupations dans l’immédiat. On les comprendra aisément, mais ils ne pourront faire l’économie de la remise en question.
La construction d’un tourisme durable, d’un tourisme plus fort est aussi à ce prix.

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