Ambition menée conjointement par l’office municipal de tourisme, l’Agence du tourisme de la Corse et l’Office de l’environnement, DestiMed Plus a permis de créer un séjour écoconçu clé en main, qui sera développé sur les ailes de saison et pourra être dupliqué en Corse
Cela fait trois ans maintenant que ce projet européen a été lancé. Dans le cadre de DestiMed Plus, l’office municipal de tourisme de Bonifacio (OMTB), l’Agence du tourisme de la Corse (ATC) et l’Office de l’environnement via la Réserve naturelle des bouches de Bonifacio ont travaillé de concert pour créer des séjours écoconçus clés en main pour l’avant ou l’après-saison, avec une empreinte écologique la plus minime qui soit.
Objectif affiché : inciter à un autre tourisme, plus durable, plus respectueux de l’environnement, qui fait la part belle aux rencontres, aux visites insolites, avec les acteurs locaux engagés. “C’est le début d’une stratégie à mettre en place, celle du tourisme durable”, résume Pauline Torre, chargée de mission tourisme durable à l’ATC. “Nous avons la chance d’avoir un réseau local très investi, cela a permis de développer un package écotouristique abouti”, juge Marjorie Istria, responsable qualité commercialisation de l’OMT de Bonifacio.
Le séjour tel qu’imaginé dans le cadre de DestiMed Plus se déroule sur six jours et sept nuits – avec des adaptations possibles sur la durée – au printemps ou à l’automne, avec notamment des activités de pleine nature, des visites d’exploitations agricoles, une visite aux Lavezzi, un concert, une majorité de repas inclus et un guide conférencier pour accompagner les voyageurs pendant leur séjour. “Nous avions un référentiel d’environ 150 critères à respecter, axés sur l’impact écologique pour garantir la durabilité de l’offre individuelle et globale et être dans les standards de l’écotourisme mondial”, souligne Nathalie Buresi, directrice de l’OMT.
Des prestataires sélectionnés et engagés
Le tout évidemment avec des prestataires sélectionnés et engagés dans la démarche écotouristique “car le cahier des charges imposé par l’Europe prévoit un calcul précis de l’empreinte écologique globale du produit. En fonction des activités et de l’engagement des prestataires dans cette voie, ce calcul a pu être plus ou moins complexe”, sourit Florence Minighetti, chargée de projets touristiques durables à l’OMTB. “C’est aussi la raison pour laquelle nous avons été assistés scientifiquement par des experts pour avoir le résultat le plus faible possible sur l’empreinte carbone du séjour”, poursuit Jean-Louis Moretti, responsable du pôle ingénierie et développement de l’ATC.
La logique environnementale du séjour DestiMed Plus a été “mise en avant depuis le début. Ce tourisme modéré doit aussi permettre de promouvoir l’accès à la nature, tout en la préservant. La clef sera d’encadrer correctement sur des zones spécifiques pour préserver les Lavezzi. Et on pourra le décliner dans d’autres zones de la Réserve”, estime Jean Michel Culioli, chef de service espaces naturels protégés à l’Office de l’environnement.
La déclinaison du projet pourra se faire y compris très loin de Bonifacio : “Le challenge sera aussi de dupliquer ce modèle de séjour dans différents endroits de Corse, avec des acteurs qui proposeront le même niveau de performance. Scandola et le Cap Corse, notamment, font partie des endroits où on pourrait imaginer un séjour DestiMed Plus car ce sont des zones où la pression touristique est forte et où il nous faut donc trouver des alternatives”, développe Jean Louis Moretti.
Via ce projet, l’office de tourisme de Bonifacio devient tour operator, “et la commercialisation sera sans doute l’étape la plus dure car nous débutons totalement dans ce domaine. Il s’agit en plus d’un produit de niche, rare sur le marché et qui s’adresse à une clientèle plutôt sensible aux questions d’écologie. Les premiers tests ont été concluants et nous ont permis d’effectuer des ajustements pour proposer un séjour qui répond aux exigences de DestiMed Plus et des voyageurs”, reprend Nathalie Buresi.
À ce titre, notamment, le maire de Bonifacio, Jean Charles Orsucci, considère que “l’ATC aura un rôle déterminant à jouer dans le cadre de sa mission de coordination. On a pensé le tourisme de demain, mais il faut l’accompagner et former un maximum de personnes pour lui permettre de se développer”.