Entente cordiale autour du tourisme insulaire @CorseMatin

La feuille de route pour la relance du tourisme en Corse a été présentée hier matin en présence de la ministre de la Cohésion des territoires et du chargé d’État au tourisme. De l’exécutif de la CdC aux socioprofessionnels, le travail « collectivement mené » a été globalement salué.

Jean-Baptiste Lemoyne est hier officiellement entré dans le cercle des « amis de la Corse ».
PAULE SANTONI

Je ne peux pas ne pas vous remercier, Jean-Baptiste Lemoyne, et à travers vous le gouvernement auquel vous appartenez car depuis le début de cette crise et malgré l’ensemble des difficultés que vous avez à gérer au plan français et européen, vous avez été pour la Corse un interlocuteur toujours disponible, un homme de parole et un décideur, au plus haut niveau, engagé. Et je sais que si nous avons avancé, nous vous le devons, comme nous le devons aussi à d’autres amis de la Corse comme Christian Mantei, d’Atout France.’ La reconnaissance appuyée de Gilles Simeoni au secrétaire d’État en charge du tourisme a rapidement donné le ton hier matin à la réunion organisée à l’hôtel Campo dell’Oro entre Jacqueline Gourault, Jean-Baptiste Lemoyne, plusieurs élus et socioprofessionnels insulaires.

Le secrétaire d’État est ainsi entré hier officiellement dans le cercle relativement fermé des « amis de la Corse » pour avoir obtenu auprès du gouvernement, l’élaboration d’une feuille de route pour l’île.

24 millions d’euros

En effet, l’idée de ce dispositif avait été validée le 14 mai dernier, à l’occasion du comité interministériel au cours duquel fut lancé un vaste plan national de relance pour le tourisme.

Le gouvernement admettait ainsi le besoin spécifique de la Corse, ainsi que celui de Lourdes et des territoires d’Outre-mer, en raison de leur très forte dépendance au tourisme.

La CdC ayant la compétence en matière de tourisme, comme a tenu à le rappeler Gilles Simeoni hier, c’est donc Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’agence de tourisme corse, qui, depuis un an, dirige le groupe de travail composé de plusieurs socioprofessionnels.

Parmi les actions proposées, huit, validées par le gouvernement, ont été présentées hier (lire ci-contre).

Les sommes allouées pour cette feuille de route pleine de bonnes intentions se chiffrent à 24 millions d’euros, le financement se répartissant en fonction des actions entre l’État et la CdC.

Rappelant les 450 millions d’euros d’ores et déjà engagés par l’État en faveur des socioprofessionnels insulaires via le prêt garanti par l’État, l’activité partielle, la défiscalisation, etc., Jean Baptiste Lemoyne a gommé l’impression d’une enveloppe trop légère.

Le principe général est celui du développement d’un tourisme durable, à forte valeur ajoutée, limitant la fréquentation touristique des grands sites, tout en rallongeant la saison. Ces actions « co-construites », étant difficilement attaquables, peu de socio-professionnels se sont risqués à une critique en règle de la feuille de route (lire ci-dessous).

L’absence « flagrante » des transports

Même son du côté des élus. Dans cette séquence ministérielle, trois (sans doute) têtes de listes aux élections territoriales étaient assises à la table. À deux mois du scrutin, leurs positions face à deux ministres du gouvernement Macron étaient attendues.

Tandis que le maire d’Ajaccio, inquiet pour les hôteliers, soulignait « les trous dans la raquette »du plan national de soutien, et appuyait au passage la demande d’un allongement du crédit d’impôt pour la Corse, Jean-Charles Orsucci, le représentant de la REM, s’est, comme Gilles Simeoni, lancé dans un discours plutôt élogieux. En faveur du gouvernement : « Je remercie l’action de l’État, en Corse et partout en France il est remarquable. Pas un pays socialiste au monde a fait aussi bien que nous, notamment en direction des salariés les plus précaires ».

Après des mois de bras de fer avec l’État et ses représentants, Gilles Simeoni qui a clarifié lundi avec Jacqueline Gourault le rôle de la CdC dans la gestion du Plan de transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC) – lire notre édition d’hier 
– a changé la tonalité de son propos. Soulignant la gravité de la crise sanitaire sur un territoire insulaire traditionnellement en proie à la précarité et donc plus blessé que les autres, il déclare :« Permettez-moi de m’adresser plus directement à vous avec une certaine solennité. Au plan économique, social et général nous avons conscience des efforts qui ont été déployés partout sur les territoires par l’État, relayés ici par les préfets, dans l’île. Personne ne songe ici à méconnaître ou à relativiser l’ampleur des efforts qui ont été consentis. La Corse ne demande pas plus que ce à quoi elle considère avoir droit. »

En campagne, le président nationaliste se lance ainsi dans une démonstration publique de sa capacité à travailler et à discuter avec l’État.

Seul véritable écueil souligné par Gilles Simeoni à cette œuvre collective : l’absence de la dimension « transport » pourtant essentielle au tourisme… Un manque flagrant également relevé par le président de la CCI, Jean Dominici, et par d’autres socioprofessionnels (lire ci-dessous).

À la demande de Gilles Simeoni « d’acter ensemble la nécessité de se revoir », Jean-Baptiste Lemoyne répond affirmativement, proposant à la Corse d’intégrer le comité filière tourisme : « Nous ferons ainsi le point ensemble une à feux fois par an ».

Hier, à Campo dell’Oro, alors que Jean-Guy Talamoni envoyait un communiqué pour expliquer les raisons de son absence à « une nouvelle flânerie ministérielle, simulacre de dialogue », les relations entre l’État et l’exécutif représenté par Gilles Simeoni étaient, elles, au beau fixe.

CAROLINE MARCELIN

Quelles actions ?

C.M.

Les 8 actions, comme nous l’annoncions dans notre édition d’hier sont :

• Une aide à l’investissement pour un peu plus de 4 millions d’euros puisés dans le PEI.

• La création d’une foncière de tourisme financée par la Banque des territoires et portée par la Cadec permettra l’injection de fonds propres dans des structures hôtelières pour le rachat des murs ou pour la réalisation de travaux d’amélioration ou de développement.

• L’expérimentation d’un CDI 4 saisons dont les contours sont encore très flous.

• Le renforcement de l’accompagnement des projets touristiques par la mobilisation accrue de France tourisme ingénierie et des moyens propres d’Atout France (pour environ quelque 220 000 euros).

• La régulation de la location touristique meublée en aidant les maires avec un accès facilité à l’information et un accompagnement des services de l’État. Les contrôles fiscaux de l’État seront renforcés sur les meublés de tourisme.

• L’accompagnement vers une transition écologique avec l’Ademe, et le renforcement de la préservation des espaces maritimes.

• La préservation et la mise en valeur du patrimoine naturel notamment sur les Grands sites. La création d’une chaîne insulaire d’hébergement haut de gamme.

• Enfin, pour 8 millions d’euros, le lancement d’une grande campagne pour la promotion de la Corse est également annoncé. Les partenaires sont Atout France, la banque des territoires, la Cadec et l’Ademe.

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