Photo archives Michel Luccioni |
La crise du coronavirus plonge les acteurs du tourisme corses dans l’incertitude. Restaurateurs, hôteliers, loueurs de véhicules : autant de secteurs dont l’activité se retrouve fortement ralentie, et qui risque d’entraîner pour certains établissements des fermetures définitives. Portrait d’une région française qui entrevoit un “cataclysme” économique.
Après l’état d’urgence sanitaire prolongé, vient le temps de l’état d’urgence économique. Depuis deux mois, la Corse se prépare au scénario catastrophe : aucun touriste sur l’Île de Beauté. Le fleuron de l’économie corse est malmené pour cet été 2020. Le territoire insulaire accueille chaque année 2,6 millions de touristes pour une recette globale de 2,5 milliards d’euros en 2017 selon l’agence du tourisme de la Corse (ATC). La région se place de loin comme la plus dépendante du tourisme en métropole : 32% du PIB (contre 7,4% au niveau national).
D’autant que le tissu économique insulaire du secteur tertiaire est composé à 97 % d’entreprises de moins de dix salariés (INSEE : chiffres 2015), qui ne pourront assumer à terme les effets d’une saison ratée. « Tous les secteurs subissent en Corse des dégâts énormes », s’inquiète Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse, qui craint un « cataclysme ».
D’autant que le tissu économique insulaire du secteur tertiaire est composé à 97 % d’entreprises de moins de dix salariés (INSEE : chiffres 2015), qui ne pourront assumer à terme les effets d’une saison ratée. « Tous les secteurs subissent en Corse des dégâts énormes », s’inquiète Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse, qui craint un « cataclysme ».
« Une situation catastrophique »
À commencer par les transports entre le continent et l’Île. En 2017 selon l’ATC, 2,8 millions de touristes sont arrivés en Corse par voie aérienne ou maritime ; 917 000 sur le mois de juin. Un manque à gagner potentiel pour la région de 590 millions d’euros en cumulant les deux moyens de transport. « Si nous ne laissons pas venir les touristes, la situation économique deviendra alors catastrophique », ajoute Gilles Simeoni.
Aurélie Ravier, chargée de communication bastiaise, souhaite favoriser la solidarité locale, et ainsi limiter la chute de l’activité touristique. Avec son groupe “Cet été, je re-découvre mon île !”, lancé sur Facebook le 29 avril, les propriétaires d’établissement peuvent déposer leur offre sur le réseau social.
Reste que les 340 000 locaux ne pourront assumer économiquement l’absence de millions de touristes. Marie-Antoinette Maupertuis estime une « perte actuelle de plusieurs centaines de millions d’euros. » La présidente de l’Agence du tourisme de la Corse souhaitait entamer depuis trois ans une politique de “dessaisonalisation” de l’économie. Cette crise, aussi inattendue qu’exceptionnelle, réveille plus que jamais l’urgence de cette mise en place.