L’association Rispettu défend un tourisme plus soucieux des économies d’énergie et du bien-être du personnel. – OLIVIER SANCHEZ/CRYSTAL PICTURES |
À l’aube d’une nouvelle saison touristique, l’association Rispettu organisait hier, en visioconférence, une réunion de travail dans le but d’accompagner ses membres vers un tourisme toujours plus durable.
« Notre association rassemble une trentaine d’hébergeurs touristiques, c’est-àdire des hôtels, des chambres d’hôtes et des résidences de tourisme, sur toute la Corse, détaille Dominique Vaschalde, formateur en hôtellerie durable. En incluant nos partenaires, nous sommes 48 membres fondateurs. Notre objectif est de protéger la Corse et de développer l’activité touristique de l’île, tout en la préservant. »
L’association Rispettu, présidée par la Calvaise Marine Guglielmacci, existe depuis 7 ans et regroupe des établissements de toutes les gammes, du modeste Calvi deux étoiles au palace à cinq étoiles. Des partenaires comme des fournisseurs de marchandises ou de services, des entrepreneurs, des collectivités locales et même des offices de tourisme adhérent à cette démarche qui se veut gratuite et non contraignante.
La promesse d’un tourisme vert
Rispettu travaille sur l’économie d’eau et d’énergie, le tri des déchets, le respect de la santé et de la nature, tout en ne négligeant pas le caractère identitaire et local.
« La grande originalité de notre programme, c’est de responsabiliser les adhérents, reprend Dominique Vaschalde. Dans les autres démarches et labels qui existent, environ 80 % du budget est utilisé pour du contrôle. Nous préférons
faire confiance aux hébergeurs afin qu’ils se sentent responsabilisés. C’est la même chose pour les clients. »
En termes de méthodologie, l’association propose un document unique appelé Dynamique d’amélioration continue certifiante. Il permet notamment aux hébergeurs de calculer leurs coûts par nuitée et ainsi, de mettre en place un plan d’action pour diminuer leur impact et leurs coûts. L’association les accompagne pour définir les bonnes pratiques, service par service.
Un système de « knock door », autrement appelé « accroche porte » et servant habituellement à indiquer si la chambre est occupée ou pas, a été créé pour rappeler « les 10 commandements du voyageur responsable » ou encore « les cinq bonnes pratiques du manager responsable ». Salariés et voyageurs ont ainsi des exemples concrets des gestes à effectuer pour préserver la planète.
Le système mis en place par l’association Rispettu est forcément contraignant pour les hébergeurs qui y adhèrent. Mais en termes d’économie en eau et en électricité, le jeu en vaudrait la chandelle. « Les gens sont de plus en plus exigeants sur l’écologie, observe miss Russum, la propriétaire de l’établissement The Manor. Alors, la promesse d’un séjour vert, identitaire et respectueux des salariés, devient un critère décisif. »
En 2019, l’association Rispettu a été récompensée par l’Ademe pour l’originalité de son concept.