Le secteur hôtelier insulaire déplore des taux d’occupation inférieurs aux attentes, en particulier en juillet.
La saison touristique 2023 est « un grand cru » sur le plan national sauf en Corse. La ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire, a pointé l’île avec une baisse des traversées de – 5 % et de la fréquentation dans les hôtels de – 15 %. « Cela n’a pas été parfait dans toutes les régions (…), certaines, (…) détentrices de records n’ont pas atteint les prévisions ; je pense à nos amis corses », a déclaré Mme Grégoire, lors d’une conférence de presse le 29 août, supposant un « effet répulsif » en raison du prix trop élevé des offres dans les cafés, l’hôtellerie et la restauration avec des « tarifs qui ont atteint les sommets ».
Ce constat d’une saison en demi-teinte est corroboré par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), chiffres à l’appui. Dans un questionnaire sur le taux d’occupation adressé cet été à 1 800 entreprises insulaires auquel « entre 300 et 500 » ont répondu et auquel Le Monde a eu accès, le syndicat relève des données « alarmantes ». En juillet, seuls 6,7 % des hôteliers ont rempli plus de 90 % de leurs chambres, quand 40 % d’entre eux ont vu ce taux varier entre 50 % et 75 %.
Le mois d’août est moins timide, puisque la majorité des établissements étaient occupés de 75 % à 100 %, mais 23,3 % n’ont loué que 50 % à 75 % de leurs chambres et 10 % de 25 % à 50 %. Ces chiffres sont décevants pour une période qui connaît un pic de fréquentation avec 380 000 personnes supplémentaires (sur environ 3 millions de touristes comptés habituellement, de mars à novembre). « Mauvaise saison », « très irrégulière, frustrante », « encore pire que pendant que le Covid », tel est le ressenti de certains professionnels, recueilli par l’UMIH.
Secteur en régression
La régression du secteur de l’hôtellerie se confirme donc : le domaine (17 %) marquait déjà le pas en 2022, selon l’Agence du tourisme de la Corse (ATC), dépassé par les meublés de tourisme (19 %) et enfin par les résidences secondaires et l’hébergement familial (35 %).
Autre secteur en crise d’après la même étude, celui des locations de voitures, avec un recul de 15 points en 2022, au profit des plates-formes de prêt (+ 12 points). « L’an dernier, je facturais une journée de location environ 42 euros, aujourd’hui 30 euros, on est obligés de baisser les prix », explique Jean-André Miniconi, concessionnaire et loueur à Ajaccio, s’attendant à une perte de 20 % de son chiffre d’affaires. « Avec le paracommercialisme [les locations non déclarées], tout un pan de l’économie nous échappe », concède M. Miniconi.