C’est du moins le sentiment de certains restaurateurs du centre-ville de Porto-Vecchio, qui disent subir depuis deux ans une baisse de fréquentation conséquente.
“Les grandes surfaces sont pleines, mais les restaurants sont vides, alors j’en déduis que les gens ne veulent plus dépenser. Ils se font des sandwichs le midi et préfèrent cuisiner“, s’inquiète un professionnel de la restauration, qui souhaite garder l’anonymat. “On a eu un mois de juin compliqué. On en vient même à se demander si les touristes sont bien là. Mais oui, ils sont bien présents, vu l’affluence dans ces magasins. Ils ressortent avec des caddies bien chargés, et ça, c’est mauvais signe pour nous“, constate à son tour un autre d’entre eux.
Le budget vacances
Interrogés au supermarché, des vacanciers admettent limiter en premier lieu les restaurants faute de moyens : “On a prévu d’aller une à deux fois au restaurant pendant notre séjour. On a un petit budget, on préfère le dépenser pour d’autres loisirs“, explique Corinne, une trentenaire originaire de la Drôme. “Les restaurants sont chers ici, on n’a pas l’habitude de ces prix. 35 euros pour une pièce de viande, c’est trop. On préfère cuisiner nous-même, on n’est pas des pigeons“, s’agace même Éric, un visiteur retraité.
Des prix justifiés ?
Les mêmes restaurateurs estiment pourtant que leurs tarifs sont justifiés : “Nos prix sont plus que corrects, je dirais même qu’ils sont cohérents. Malgré l’inflation, ils n’ont pas beaucoup augmenté“, se défend le premier.
“Je pense que les touristes exagèrent. Chez nous, c’est 30 euros pour une entrée et un plat, c’est plus qu’honnête. Il ne faut pas oublier que les charges qui pèsent sur nous sont élevées“, explique le second restaurateur, qui se dit “inquiet” pour l’avenir du métier.
Par K. B.