SANDRINE ORDAN, sordan@corsematin.com
C’est l’un des enjeux auxquels devront s’atteler les Ateliers du tourisme durable, dont la troisième édition se déroule mercredi prochain. Quels choix pour une activité qui génère autant de richesses que de critiques ?
Imaginer le tourisme de demain. L’ambition était plutôt large en 2021 pour la première édition des Ateliers du tourisme durable. Les organisateurs – intercommunalité Sud-Corse, commune de Porto-Vecchio et office intercommunal de tourisme – avaient alors partagé leur diagnostic avec l’ensemble des acteurs : « La trajectoire n’était pas la bonne car les choix étaient subis. Désormais, nous devons aller vers un tourisme qui allie compétitivité, attractivité et durabilité », introduit Dumenica Verdoni, adjointe notamment chargée de la culture. Si le constat était partagé, différents leviers techniques ont pu être évoqués pour y remédier, « mais tous n’étaient pas encore disponibles il y a un an à peine. Désormais, le classement en zone tendue qui permet la taxation des résidences secondaires ou encore les changements pour la gestion des meublés de tourisme ont fait évoluer la donne ».
« Transformer la feuille de route en réalité »
Reste qu’il faut désormais « transformer la feuille de route en réalité. La troisième édition des Ateliers du tourisme durable est axée sur la question des choix et des outils, avec une part plus grande laissée au débat entre les politiques et professionnels invités, qui évoluent dans des territoires soumis à une pression identique à ce que nous connaissons : Bretagne, Cannes ou Venise. Ce sont ces échanges qui font avancer les réflexions », juge Santina Ferracci, conseillère municipale au tourisme.
Le rendez-vous est donc donné mercredi 8 novembre à l’espace Jean-Paul-de-Rocca-Serra pour une journée dense qui évoquera notamment les enjeux liés à la durabilité du tourisme, « qui ne pourra s’atteindre que si les infrastructures globales du territoire sont engagées dans le même sens. Le tourisme est transversal car il impacte différents domaines économiques, mais aussi la population au sens large ». L’enjeu est de taille vis-à-vis de la population, notamment en ce qui concerne les questions d’acceptabilité du tourisme, particulièrement prégnantes quand on parle de consommation des ressources. « Mais dans les faits, on ne sait pas quelle est notre capacité de charge par apport au territoire. Entre les chiffres et le ressenti, il peut y avoir un monde. Et c’est à nous de faire en sorte de bâtir un projet touristique qui préserve le territoire et ses habitants, en créant des activités qui génèrent qualification et emplois à l’année, tout en maîtrisant notre consommation de l’espace. »
Outre les conférences-débats de la matinée autour de l’enjeu culturel du tourisme, de l’agriculture face à la saisonnalité ou encore de la prospective touristique, des ateliers de réflexion s’articuleront autour d’une approche responsable du tourisme ou de la chaîne de valeur qu’il peut créer. « C’est avant tout d’une stratégie globale sur dix ou vingt ans dont il est question. »
Les ATD se déroulent le mercredi 8 novembre de 9 heures à 17 heures à l’espace Jean-Paul-de-Rocca-Serra. Ils sont ouverts à tous.