Le gouvernement a annoncé la réouverture des refuges de montagne. En Corse, le PNRC prévoir un retour à la normale à partir du 15 juin. Un soulagement pour les professionnels de la montagne qui commençaient à désespérer
Ce n’est pas un secret. La Corse attire tant par la beauté de ses plages que de ses montagnes. Et le sentier du GR20 voit passer chaque année des milliers de randonneurs venus du monde entier se mesurer à ce parcours considéré comme l’un des plus difficiles et techniques d’Europe.
Et avec les mesures sanitaires et le confinement imposés par le gouvernement depuis le début de l’épidémie de Covid-19, la réouverture des 12 refuges disséminés sur le GR20 était compromise.
L’annonce de la possibilité de remettre en service ces établissements de montagne à partir du 2 juin sonne comme un soulagement du côté du Parc naturel régional de la Corse (PNRC) en charge de leur gestion.
“C’est très bien et il était temps que nous puissions reprendre nos activités, lance Jacques Costa, le président. Nous ouvrirons aux alentours du 15 juin. Le temps d’effectuer les derniers héliportages de matériel, de rencontrer les délégataires des refuges en charge de la restauration et nous serons opérationnels. Nous allons réunir les accompagnateurs afin de faire le point également avec eux. Tout le monde s’impatiente. C’est une bonne nouvelle que nous n’espérions plus.”
Ouverts, oui, mais avec des précautions sanitaires draconiennes. “Du gel hydroalcoolique, des masques et des gants seront mis à disposition des randonneurs, précise le président du PNRC. Et seulement un couchage sur trois sera disponible de manière à respecter la distanciation physique à l’intérieur. Et puis nous installerons des tables à l’extérieur également. Nous ne devons prendre aucun risque. Que tout le monde se rassure, rien ne sera laissé au hasard.”
Le soulagement des accompagnateurs en montagne
Longtemps dans l’incertitude, les accompagnateurs en moyenne montagne peuvent espérer une saison normale, même si rien n’est encore gagné.
“Je ne m’attendais pas à ce que l’on rouvre les refuges aussi rapidement, explique Brice Sarti, AMM sur le GR20. J’avais fait une croix, comme beaucoup d’autres collègues, sur le mois de juin et là, on peut quand même espérer limiter la casse.”
Quant à la restriction du nombre de couchage, cela ne lui pose pas véritablement de problèmes.
“Nous pourrons partir avec nos effectifs habituels puisque les couchages dans les refuges sont très limités et les randonneurs campent dans leurs propres tentes. On va donc essayer de mettre en œuvre des choses et de faire de bons mois de juillet et août afin de limiter les pertes de chiffre d’affaires”, ajoute-t-il.
Si les annonces du gouvernement donnent de l’espoir à l’ensemble d’une profession qui vit de la montagne, il est encore trop tôt pour crier victoire. “On ne sait pas si les touristes seront au rendez-vous, confie Brice Sarti. Beaucoup ont subi une baisse de leurs revenus et il est fort probable qu’ils n’aient pas le budget pour partir en vacances. En plus, on ne prévoit pas de faire un GR comme on décide de partir dix jours à la mer. Les gens réservent parfois plus d’un an à l’avance. On va donc essayer de trouver des solutions pour sortir la tête de l’eau.”