Visite, hier, de l’infrastructure avec le préfet Lelarge, le président Simeoni, les élus de l’Extrême-Sud et les représentants de la CCI pour évoquer les travaux de modernisation dont le montant global de 65 M€ pourrait être financé au moins en partie par le PTIC.
Disposer d’un outil fiable, moderne, pouvant accueillir les voyageurs et les compagnies dans les meilleures conditions dans le temps : voilà les grandes lignes du projet défendu par les représentants de l’aéroport de Figari, qui espèrent bien voir débuter sous peu les différents travaux imaginés pour que la structure soit encore d’actualité dans 20 ans.
Mais évidemment, pour mener à bien les dix idées qui constituent le cœur du projet, il faudra une somme conséquente. Que les responsables de l’aéroport ont évalué à 65 M€ dont 35 pour la seule extension de l’aérogare
– qui gagnerait 206 m², soit 33 % supplémentaires par rapport à sa surface actuelle – sans oublier la création d’un nouveau tri bagages ou celle de vingt banques d’enregistrement.
« Aujourd’hui, les infrastructures ont atteint leurs limites tant pour les usagers que pour les compagnies et sur certains aspects de sécurité. Il est donc important d’investir sur cet aéroport qui a vu son trafic passer de 400 000 passagers à 750 000 en dix ans », a avancé Romain Leccia, directeur adjoint de Figari Sud-Corse.
Hier après-midi, il a donc présenté les différentes étapes du projet de modernisation de la structure au préfet Pascal Lelarge, mais aussi au président de l’exécutif, Gilles Simeoni, aux élus de l’Extrême-Sud, emmenés par le président de la communauté de communes Sud-Corse, Jean-Christophe Angelini, et aux responsables de la chambre de commerce et d’industrie, opérateur des équipements. Une opération séduction sous forme de visite exhaustive des lieux et d’une présentation avec chiffres à l’appui car les travaux pourraient en grande partie être financés par l’État dans le cadre du plan de transformation et d’investissements en Corse (PTIC) dont le montant global s’élève à 500 M€.
« Les deniers publics doivent être investis »
Si la piste a été refaite il y a deux ans, l’ensemble des infrastructures de l’aéroport a besoin de modernisation pour permettre le développement de l’annualisation des flux touristiques. |
« Les deniers publics sont faits pour être investis, a rappelé le préfet Pascal Lelarge. Mais il faut aussi faire jouer le modèle économique, s’appuyer sur les perspectives de développement de l’aéroport qui a vu son trafic doubler en dix ans, et voir comment l’exploitation peut faire en sorte de payer une partie de cet effort d’équipement. » De son côté, la Collectivité de Corse, propriétaire de l’ouvrage, juge le besoin d’investissement « évident puisqu’on a une surcroissance. Il faudra donc analyser la situation avec l’ensemble des partenaires pour voir quels travaux, avec quel calendrier et selon quels financements », a développé Gilles Simeoni.
Avec sa casquette de chef de file de l’intercommunalité, Jean-Christophe Angelini – rejoint dans son propos par le directeur général de la CCI, Philippe Albertini – a insisté sur un aspect touchant directement au développement du territoire : celui de l’annualisation des flux saisonniers. « Nous avons donc besoin d’un point d’entrée performant avec des infrastructures adaptées. Il faut réconcilier le territoire avec une attente économique. Nous avons besoin de cet effort financier. »
Le projet pourrait bien être suivi par l’État, d’autant que les relations semblent se réchauffer entre le préfet et la Collectivité. « On souhaite que ça se fasse, on sera là pour appuyer, aider », a assuré Pascal Lelarge. Un principe sur lequel s’est accordé Gilles Simeoni : « Si le préfet est prêt à discuter, nous le sommes tout autant. » Une bonne nouvelle a priori pour Figari Sud-Corse.
Le calendrier, quant à lui, est relativement ambitieux, avec des travaux qui pourraient débuter dès cette année – notamment pour l’amélioration du développement de la zone publique, puis très vite viendraient la première phase de l’extension de l’aérogare et la recomposition de l’aire de trafic.
« Les dossiers sont tous prêts », affirme Romain Leccia. D’autres travaux pourraient commencer en 2022 ou 2023, avec pour objectif de voir l’ensemble de l’ouvrage finalisé pour 2026 et toujours pertinent en 2041.
Visite exhaustive des installations aéroportuaires pour le préfet, les représentants de la CdC et de la chambre de commerce, ainsi que les élus du territoire. |
SANDRINE ORDAN / PHOTOS S. O.