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| Une famille de touristes sous un parasol dans le sable regardent la mer sur une plage à Propriano. • © VANESSA MEYER / MAXPPP |
Alors que débute la saison touristique en Corse, hôteliers, guides et tour-opérateurs font le même constat : les touristes ne viennent pas ou annulent leur venue. Plusieurs explications sont possibles : la crise sanitaire, qui incite à réserver à la dernière minute et réduit la clientèle étrangère, la cherté de la vie, notamment le carburant, et les violences lors des manifestations. Des appels au boycott sont apparus, à la marge, sur les réseaux sociaux.
Alors que les vacances de printemps vont débuter dans certaines régions de France, Jean-Christophe Barrau, hôtelier dans la Restonica, peine à remplir son établissement. Le taux d’occupation est de 34%, c’est moitié moins qu’à la même période en 2019, dernière année de référence avant la crise sanitaire.
Pour Jean-Christophe Barrau, également membre du conseil d’administration de l’Umih (L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), il y a plusieurs explications : “Depuis deux ans avec le Covid, les gens ont pris l’habitude de réserver plutôt en dernière minute. Est-ce que cela va être le cas cette année encore ? Est-ce qu’on va avoir des réservations de dernière minute parce que les gens attendent de savoir si la situation sanitaire est bonne, ou si la situation sociale est plus apaisée en Corse ou dans l’Europe de l’Est ? Il faut voir.”
D’autres professionnels du tourisme font le même constat. Chez les guides, on fait état d’une baisse de 50% d’activité par rapport à 2019. La clientèle étrangère a fortement diminué depuis la crise sanitaire. La situation politique n’a pas d’impact pour le moment.
Jean-Pierre Defendini, vice-président de la fédération des guides, constate aussi plusieurs facteurs : ”Déjà il y a la crise sanitaire qui n’est pas encore finie encore finie. Donc les gens ne savent pas. Pour les réservations de groupe au mois d’avril, les gens s’y prennent deux ou trois mois à l’avance. Ils n’ont pas réservé, ils attendaient de voir où on en était. Il y a aussi les élections présidentielles qui vont jouer un rôle. Même si c’est à la marge ça joue quand même un petit rôle. Il y a le mois d’avril qui était déjà moins attractif. Et puis il y a le fait qu’aujourd’hui aussi on a la cherté des transports, la cherté de la destination corse. Tout cela fait qu’il y a moins de monde en avril et plus de monde en après saison.”
Des appels au boycott
Chez les tours opérateurs, on s’aperçoit que l’attrait n’est pas le même depuis les violences et les manifestations de ces dernières semaines. Le mois de janvier annonçait pourtant une bonne saison. Maintenant la tendance est à la baisse. Des appels au boycott de la destination Corse on vu le jour sur les réseaux sociaux, mais ils restent marginaux.
“Je ne dirais pas que c’est les événements en exclusivité mais c’est l’addition de plusieurs problèmes, estime Jean-Marc Ettori, tour-opérateur. Le transport maritime dont les coûts ont augmenté, le transport aérien qui est absent…”
Malgré cela, les professionnels s’accordent à dire que la saison 2022 n’est pas perdue et que les violences de ces dernières semaines en Corse ne sont pas les seuls facteurs de baisse de la fréquentation touristique. Tous espèrent cependant un retour au calme. Mercredi, plusieurs acteurs économiques importants ont regretté dans un communiqué les violences et le report des discussions avec le gouvernement sur l’avenir institutionnel de la Corse, au nom de l’apaisement et de l’avenir de l’économie.
