Mercredi 10 avril, en conseil communautaire, la question des tarifs pratiqués pour les vols à destination de Figari a occupé le débat alors que la saison qui débute voit la fréquentation diminuer, selon les premiers retours des socioprofessionnels.
Le sujet n’est pas nouveau. On peut interroger n’importe quel socioprofessionnel sur l’aéroport de Figari, le constat sera souvent le même : “Il faut faire plus et mieux.” Ce que les élus de la communauté de communes du Sud-Corse souhaitent, eux aussi.
Le débat a été lancé par Jean-Charles Orsucci mercredi 10 avril au soir, au titre des questions diverses, après le vote unanime du budget primitif 2024. “Quand on se plonge dans les chiffres, on voit que la tarification entre l’aéroport de Figari et les autres, notamment celui de Bastia, en avant-saison, est loin de nous être favorable. Dans un contexte d’étalement de la saison, que nous appelons tous de nos vœux, y compris au niveau régional, cette différenciation est particulièrement dommageable. Quand on a un billet à 650 € dans un aéroport et 300 € dans l’autre pour des courts séjours, le choix du visiteur est vite fait.”
Nécessité d’avoir des éléments objectifs
Ce que confirme une propriétaire d’hôtel porto-vecchiaise : “Mes réservations sont en baisse de 15 % pour le mois de mai alors que nous avons des ponts : c’est énorme. Ceux qui ont des résidences secondaires ont réservé leurs billets longtemps à l’avance, mais les gens qui commencent à regarder maintenant sont forcément découragés alors que nos tarifs hôteliers sont moins chers que d’autres endroits comme Saint-Tropez.”
Même son de cloche pour cette propriétaire de résidence ouverte à l’année : “Cette semaine, j’ai trois réservations dont deux très tardives. L’an dernier, la même semaine, j’en avais onze. La différence est criante. Nous sommes des petites structures, avec une clientèle de classe moyenne un peu aisée. Le prix du billet est forcément très important : qui va mettre 500 € pour trois jours même si la nuitée n’est qu’à 80 € ? Et impossible, dans un laps de temps si court, d’arriver à Ajaccio ou Bastia, comme le font souvent mes clients l’été.“
Du côté des élus, on tempère sur “ce qui est peut-être un ressenti, mais nous devons avoir des éléments objectifs si nous voulons défendre notre territoire et ses entreprises“. Tarifs, nombre de vols quotidiens... sans remettre en cause la question de nécessité du service public, les élus communautaires ont convenu de l’utilité d’aborder à nouveau ces questions, qui étaient déjà à l’ordre du jour en 2020, juste après la sortie du Covid, “et le sont en réalité depuis 50 ans, depuis la création de l’aéroport“.
La nécessité d’une “initiative rapide” partagée par tous
La provocation d’une réunion avec la chambre de commerce, Air Corsica et la Collectivité a été évoquée, et la nécessité d’une “initiative rapide”, partagée par tous. “Nos infrastructures touristiques ne peuvent pas se remplir en avant-saison, et on commence à le voir même chez des gens à fort pouvoir d’achat“, a insisté Marie-Josée Culioli-Vichera.