Coup de massue pour la Corse. La publication du décret relatif à la deuxième phase du déconfinement place la Corse dans une situation délicate en matière de transports. Il faudra justifier d’un motif impérieux pour arriver ou sortir de l’île. Politiques et socioprofessionnels protestent avec force.
Alors que tout un chacun se réjouissait de la mise en œuvre ce mardi 2 juin de la phase 2 du plan de déconfinement, la Corse prend un sérieux coup derrière la tête. L’arrêté du 31 mai publié au Journal Officiel fait de la Corse, et des territoires insulaires, une destination liée à un motif impérieux. Impossible donc de prétendre prendre un avion pour venir passer quelques jours en Corse.
Trouver le bon équilibre …
La saison touristique déjà fortement impactée par l’épidémie de coronavirus attendra le 23 juin pour un véritable redémarrage. « Le Premier ministre avait indiqué qu’il y aurait un travail spécifique pour les territoires insulaires. Nous y sommes » indique le préfet de Corse. Franck Robine précise par ailleurs que « le gouvernement va annoncer dans les prochains jours toutes les mesures qu’il prend sur le plan sanitaire pour que la saison touristique soit pleine et réussie. L’objectif est de trouver le bon équilibre entre sécurité sanitaire et réussite de la saison touristique ».
En ce qui concerne donc le transport aérien, les passagers devront, jusqu’au 23 juin, justifier d’un motif impérieux pour se déplacer. Dans le maritime, la capacité d’accueil à bord des bateaux, limitée à 30% de la capacité totale, passe à 60%.
Une farouche opposition au décret
Le président de l’Exécutif de Corse a demandé une modification immédiate de ce décret et une réunion d’urgence avec les ministres concernés. Gilles Simeoni souhaite toujours la mise en place d’un dispositif de sécurisation des flux.
Par ailleurs, dans une lettre adressée au Premier ministre, Michel Castellani , le député de la première circonscription de Haute-Corse, demande lui aussi la levée du décret.
Enfin, la CCI de Corse et plusieurs organisations professionnelles comme notamment l’UMIH, le MEDEF, la chambre des métiers et de l’artisanat ou encore la CPME Corsica ont décidé de saisir, dès ce mardi 2 juin, leurs conseils pour déférer ces limitations « insupportables et infondées » devant les juridictions si elles ne sont pas retirées sans délai. Ils appelleront également à une vaste manifestation pour « lutter contre cette injustice qui nous isole, nous distance et donc nous condamne ». Selon eux, la Corse est encartée de la reprise économique par le gouvernement.