Depuis trois semaines, à raison d’une « rencontre » hebdomadaire, Porto-Vecchio et l’Extrême-Sud bénéficient de séances de travail initiées par l’Adec, mêlant acteurs régionaux et locaux pour trouver les solutions les mieux adaptées au territoire et à ses spécificités
Si les modalités de voyage ne sont pas encore connues pour cet été, la dernière réunion porto-vecchiaise a permis d’aborder le sujet avec les acteurs locaux. ARCHIVES A.P. |
À l’heure de la crise, tout évolue à vitesse grand V : une décision prise peut être remise en cause à peine quelques jours plus tard. Difficile dans ces conditions d’apporter les réponses adéquates à des socioprofessionnels inquiets pour leur avenir et celui de leur domaine de prédilection.
C’est dans ce cadre que l’Adec a initié une série de réunions de travail à l’échelle locale, « afin de délimiter les problématiques spécifiques de chaque territoire grâce aux données remontées par des acteurs représentatifs, l’objectif étant de définir quelles décisions concrètes mettre en œuvre à court terme », précise son président, Jean-Christophe Angelini.
Prochain territoire : le grand Bastia
Premier territoire à bénéficier de ces conférences économiques locales, l’Extrême-Sud, « un des territoires où l’urgence est la plus prégnante », compte tenu de la place du tourisme dans son économie et des problématiques aiguës auxquelles il fait face.
Dès la semaine prochaine, un nouveau territoire sera au cœur des attentions. « Il pourrait s’agir du grand Bastia, sans que cela n’interdise de proposer des réunions complémentaires dans le sud si besoin, ou d’en initier d’autres ailleurs. » Autour de la table virtuelle, puisque tout se passe en visioconférence, des acteurs régionaux comme Pôle Emploi, l’office des transports, la Cadec, le Medef, le Conseil économique de la Corse, la Chambre des métiers ou le Cercle des grandes maisons, parmi bien d’autres, ont été conviés.
Tout comme des acteurs locaux, et notamment les collectivités. La dernière réunion de l’Extrême-Sud étant centrée sur la problématique des transports, les responsables de structures locales avaient été conviés à rejoindre la discussion, en plus des représentants de la CCI, de l’aéroport de Figari, de la Corsica Ferries ou de La Méridionale.
Les transports au cœur des discussions
Ce qui a permis notamment d’annoncer la sécurisation du fret et de l’activité portuaire de Porto-Vecchio pour les mois à venir, avec – pour le moment – une date butoir au 31 décembre. « La délégation de service public (DSP), votée récemment par la CdC, permet de programmer une troisième rotation sur Porto-Vecchio à partir de mai ou juin. Deux auront lieu en semaine, une autre le week-end, conformément aux demandes de la CCI, qui souhaitait une rotation supplémentaire en semaine », détaille Jean-Christophe Angelini. La DSP sera assurée par la Méridionale, « mais Corsica Ferries, par la voix de son président, Pierre Mattei, a assuré pouvoir être réactif aux demandes de la Collectivité et de la CCI ».
Côté aérien, deux axes ont été discutés. Le premier concerne le service public, notamment avec la problématique du bord à bord et celle du tarif résident pour Paris – « dont les discussions débutent, avec Vanina Borromei, pour le maintenir si les vols d’Orly sont transférés sur Roissy ». Le port du masque à bord des appareils, la distanciation avec un siège d’écart ainsi que la question de la quatorzaine pour les voyageurs ont été évoqués par l’office des transports. « Il s’agit avant tout de trouver le meilleur point d’équilibre possible. La session de l’Assemblée de Corse ce jeudi permettra de revenir sur ce sujet », affirme Jean-Christophe Angelini. La problématique liée aux compagnies low cost a également été abordée, « puisqu’elles font désormais quasiment jeu égal avec le service public ». La réflexion s’est articulée autour de l’accueil possible des compagnies low-cost « dans un contexte sanitaire assaini et pour maintenir la continuité du trafic. On attend des réponses dans les jours qui viennent pour y voir un peu plus clair ».
Car les décisions qui pourront être prises au niveau local seront, évidemment, dépendantes des dispositions prévues par le gouvernement. « Plusieurs séries d’annonces vont se succéder entre le 12 mai et début juin, puis dans le courant du mois de juin. Il faudra sans doute réajuster certaines choses. S’il y a bien une chose que cette crise montre, c’est que nous sommes interdépendants. »
Pour le moment, aucune mesure n’a été définie à proprement parler pour le territoire du Sud-Corse, « mais ces réunions ont permis d’en éprouver la faisabilité au niveau local grâce à des données très précises, récoltées au niveau communal et intercommunal. Cette méthode permettra de faire des propositions concrètes pour l’Extrême-Sud, et pour les autres territoires ».